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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 12 janvier 2010 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Lorsque nous avons appris, le 22 juillet, la commande de 94 millions de doses de vaccin, nous vous avons posé une question simple, portant sur la logistique humaine à mettre en oeuvre pour procéder à la vaccination. Dans l'hypothèse alors retenue d'une vaccination à deux injections, il était impossible, comme nous l'indiquaient les syndicats de médecins et d'infirmiers, de vacciner deux fois 47 millions de Français en sept, huit ou neuf mois – sauf à ce que les professionnels interrompent toutes leurs autres activités. En termes de santé publique, il importe de déterminer le pourcentage de population à vacciner pour protéger l'ensemble et de disposer, en regard, d'un potentiel humain suffisant pour permettre la vaccination.

Sans doute le caractère électrique du débat d'aujourd'hui s'explique-t-il par le fait qu'on nous a refusé la création d'une mission d'information. Cependant, la lecture des comptes rendus des précédentes auditions atteste que nous avons toujours été raisonnables et avons posé les bonnes questions. En outre, nous n'avons pas beaucoup communiqué à l'extérieur.

J'en viens à la question de la communication. Chacun sait que, même si nous souhaitons tous que les décès sont moins nombreux, le risque zéro n'existe pas – n'en déplaise à Denis Jacquat. Les Français sont intelligents. Ils sont capables de mettre en balance le chiffre de 240 morts et celui des 7 ou 8 millions de personnes touchées. Par parenthèse, nous serions heureux que toutes les maladies infectieuses aient un taux de mortalité aussi faible. Or, la balance bénéfices-risques collective, positive pour notre pays, a été traduite en balance bénéfices-risques individuelle, les jeunes adultes en bonne santé considérant que, s'ils contractaient la grippe, ils avaient de grandes chances de faire partie des millions de personnes qui reprennent leur travail après quelques jours d'arrêt – ou qui ne s'arrêtent pas du tout, puisque, comme l'indiquent les experts épidémiologistes, dont M. Flahault, et sous réserve de le vérifier par des tests, 40 % de la population serait atteinte sous une forme quasi asymptomatique. Peut-être, au bout du compte, vaudrait-il mieux parler moins du nombre de morts, qui ne signifie plus grand-chose pour le public.

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