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Intervention de Didier Houssin

Réunion du 12 janvier 2010 à 21h00
Commission des affaires sociales

Didier Houssin, directeur général de la sant :

La question a été posée de savoir si la recommandation d'élargir l'usage des antiviraux était destinée à écouler les stocks constitués au cours des années précédentes dans la perspective d'une pandémie grippale. Si tel avait été notre objectif, nous aurions dû prendre cette mesure dès le début du mois de juin.

En réalité, la surveillance exercée continuellement sur la pandémie grippale, notamment par l'Institut de veille sanitaire, a fait apparaître que, chez des personnes présentant ou non des facteurs de risque, la possibilité d'observer les formes les plus graves était plus importante si les patients n'avaient pas reçu de traitement antiviral précoce. Ces données françaises, en cours de publication, correspondent aux données américaines, mexicaines et canadiennes, confirmant le fait déjà connu que l'administration des antiviraux était préférable lorsqu'elle était précoce.

Nous observions par ailleurs une augmentation de la consommation du Tamiflu – distribué par le laboratoire Roche en France – disponible en pharmacie et partiellement remboursé. Le Comité de lutte contre la grippe a donc recommandé un élargissement de la prescription des antiviraux au-delà des patients présentant des formes d'évidence graves. Il était, par ailleurs, recommandé que ces antiviraux soient utilisés sur un mode « préemptif », c'est-à-dire à doses curatives, mais sur une courte durée. L'AFSSAPS a rendu un avis à ce propos.

Je précise enfin que la recommandation d'élargir l'usage des antiviraux a été formulée, en décembre, dès que nous avons eu la certitude que la logistique serait assurée et que les antiviraux seraient disponibles dans les pharmacies en quantité suffisante et que l'AFSSAPS aurait mis en place un dispositif de pharmacovigilance spécifique pour ces produits. Depuis lors, nous avons eu l'occasion d'échanger avec les sociétés savantes, notamment de médecins généralistes, et de fournir des explications aux médecins qui le demandaient.

Le stock d'antiviraux a été constitué à partir de 2005 dans la perspective d'une pandémie grippale de type H5N1. Il n'a jamais été imaginé que nous soyons en mesure, dans le cas d'une pandémie grippale, de proposer la vaccination avant une première vague en France. Tous les efforts ont donc été faits pour constituer un stock de médicaments antiviraux et de masques, qui étaient les seules armes dont nous disposions. Du fait des circonstances – le virus est apparu en avril dans un pays qui a transmis très rapidement les souches à l'OMS et les industriels ont entrepris très vite la fabrication de vaccins –, il a été possible de disposer d'un vaccin presque à temps, même si, dans la course contre la montre, il est arrivé un peu tard pour certaines personnes.

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