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Intervention de Olivier Guillard

Réunion du 16 décembre 2009 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Olivier Guillard, directeur-adjoint de l'énergie à la direction générale de l'énergie et du climat, DGEC :

La nouvelle DGEC comprend un service de l'énergie et un service du climat. Cette organisation répond à une volonté de rechercher un équilibre entre accroissement des investissements et modération de l'augmentation de la consommation.

Nous ne disposons évidemment d'aucune centrale de réserve dans les sous-sols de La Défense pour gérer la pointe de consommation d'électricité dans les jours qui viennent. La gestion sera donc effectuée par RTE dans le cadre de son cahier des charges de concession et en application des dispositions réglementaires qui régissent son activité. La responsabilité permanente de la gestion de l'équilibre qui lui est confiée inclut celle du délestage, en cas de besoin. En cas de délestage programmable, RTE fera connaître à l'avance aux gestionnaires des réseaux de distribution les périodes et l'ordre de grandeur de la diminution de leur consommation et de celles de leurs clients finaux. Si le délestage est inopiné et non prévisible – nous y échapperons, j'espère –, le travail sera effectué par les ordinateurs et les automates du réseau. Tout délestage programmable doit préserver un certain nombre de clients dits prioritaires : y figurent les hôpitaux, les laboratoires qui travaillent pour eux et les équipements de sécurité, dont l'éclairage public hors l'éclairage de Noël.

Sauf déclaration prochaine de RTE, il n'est pas envisagé de crise grave : la réunion d'aujourd'hui et les annonces possibles de délestage doivent être perçues comme des premiers clignotants de signalement d'une éventuelle difficulté, au cas notamment où le taux de disponibilité des centrales ne s'améliorerait pas. Plutôt que des coupures importantes ou longues, du type de celles qui ont pu avoir lieu lors de périodes de tempêtes, il faut plutôt envisager des coupures de quelques heures, préjudiciables plutôt à l'amour-propre de certains industriels qu'au confort de leurs clients.

Pour déterminer les équilibres à long terme, la DGEC lance tous les trois ans un exercice de programmation pluriannuelle des investissements de production électrique (PPI). Cet exercice a été bouclé cette année. Les arrêtés consécutifs seront peut-être même pris à Copenhague, avant la fin du sommet. Ils jouent sur plusieurs équilibres : entre énergie et climat, offre et demande, accroissement du confort et progrès de la raison, en effet, si l'augmentation permanente de l'investissement dans la production d'énergie est un facteur de progression pour une part importante de l'économie française, c'est aussi une obligation faite au consommateur de dépenser plus d'argent pour l'énergie qu'en investissant dans son logement.

L'exercice de PPI fait apparaître que, d'ici 2020, la consommation d'énergie en France devrait diminuer, ou à tout le moins se stabiliser, dans tous les secteurs, y compris l'électricité. Seule l'évolution à la hausse de la pointe diverge de cette tendance générale. Les équilibres de la PPI sont cependant subordonnés à l'obtention d'un gain de 40 % d'économies d'énergie dans l'habitat. L'obtention des équilibres de la PPI suppose la réalisation de la douzaine de centrales à gaz déjà prévues et des deux centrales nucléaires EPR de Flamanville – déjà en construction – et de Penly. En revanche, les équilibres de l'exercice font apparaître que, d'ici 2020, la construction d'une troisième centrale EPR est inutile. S'ajoute à l'exercice la réflexion sur la prolongation des durées de vie des centrales aujourd'hui installées, qui dépend d'aléas industriels et de décisions essentielles en termes de sûreté nucléaire, et qui est l'un des enjeux majeurs des deux prochaines décennies. Nos modèles macro-économiques montrent aussi que les deux nouvelles centrales EPR devraient permettre de dégager une marge supplémentaire d'énergie disponible à l'exportation. Pour ces raisons, il n'a pas été inscrit de troisième centrale EPR dans la PPI. Il n'est donc pas question de retard, d'autant que sa construction n'a nullement été annoncée.

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