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Intervention de Christian Queyroux

Réunion du 10 décembre 2009 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Christian Queyroux, secrétaire général de l'école des hautes études en santé publique :

J'ai moi-même été directeur des ressources humaines pendant plus de la moitié de ma carrière et nous nous sommes intéressés dès 1982 à la gestion prévisionnelle des personnels, dans le cadre de travaux produits pour l'école.

La présentation des ressources humaines à l'hôpital est souvent schématique et focalisée sur des pratiques professionnelles très circonscrites. L'expérience m'a convaincu que, pour l'essentiel, les personnels sont formés à leur métier et ont à coeur de remplir leurs missions en atteignant les résultats que l'on attend d'eux – même s'il peut arriver que ces objectifs soient mal énoncés. Certains laissent entendre que nous serions de bons directeurs et aurions de bons hôpitaux si nous avions de bons médecins et de bons agents. Ce discours me consterne car c'est en faisant confiance aux personnes avec qui l'on travaille et en les traitant comme des professionnels responsables que l'on produit des effets d'entraînement positifs sur nos organisations. Le débat sur les ressources humaines risque toujours d'être marqué par les plaintes de ceux qui affirment que le système ne fonctionne pas. Quant à moi, mon expérience de plus de trente ans dans les hôpitaux m'a le plus souvent fait voir des professionnels décidés à agir, alors qu'ils étaient parfois confrontés à des organisations qui diminuaient leurs performances.

S'il y a un travail à faire pour rendre les hôpitaux plus efficaces, c'est de s'interroger sur l'utilité des règles – au regard d'un seul objectif, celui de délivrer les meilleurs soins au meilleur coût. Évitons au personnel des hôpitaux d'avoir à lutter non seulement contre les maladies, mais aussi contre leur propre organisation. Il faut rechercher les simplifications possibles et, sans doute, faire un peu plus confiance aux acteurs : mieux vaut les contrôler a posteriori que les enfermer dans des normes et des règles qui les empêchent d'agir.

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