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Intervention de Didier Houssin

Réunion du 15 décembre 2009 à 17h30
Commission des affaires sociales

Didier Houssin, directeur général de la sant :

J'évoquerai d'abord la question de la prescription du Tamiflu. Je rappelle à ce propos que la Commission de la transparence, qui a été évoquée, exprime un avis sur le remboursement des médicaments et non sur la stratégie de lutte contre l'épidémie. Nous avons régulièrement consulté les experts pour connaître leur recommandation en matière de prescription de médicaments antiviraux.

Ils ont souligné plusieurs points. Tout d'abord, la pandémie grippale présente des formes graves chez des gens jeunes. Par ailleurs, l'analyse des résultats observés dans l'hémisphère Sud révèle, en Argentine, une mortalité élevée et une prescription d'antiviraux très faible et, au Chili, une mortalité beaucoup plus faible et une prescription d'antiviraux élevée. Enfin, l'Institut de veille sanitaire a constaté que les formes graves observées en France étaient souvent corrélées avec l'absence ou l'administration tardive du traitement antiviral. Le Comité de lutte contre la grippe a donc recommandé d'ouvrir l'indication de prescription des médicaments antiviraux dans les formes cliniques et pour les personnes ayant un contact étroit avec une personne malade.

Cette recommandation n'est cependant pas une instruction et les médecins peuvent décider de la suivre ou non. Elle nous a cependant paru importante, compte tenu de la phase ascendante que connaissait l'épidémie et de son niveau élevé. L'objectif est de réduire le nombre et la gravité des formes cliniques. Je rappelle que l'Organisation mondiale de la santé a formulé une recommandation relative à la prescription des médicaments antiviraux – recommandation qui pourrait changer dans quelques semaines en fonction de l'évolution de la situation.

Pour ce qui est de la probabilité d'un deuxième pic de la pandémie, je rappelle que les pandémies du passé, notamment celle de 1918 et 1919, présentaient une succession de vagues. En outre, la pandémie actuelle a connu dans l'hémisphère Nord une vague estivale, qui a touché les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne. Elle peut donc réserver encore des surprises. De surcroît, le taux d'attaque observé dans l'hémisphère Sud, compris entre 10 % et 20 %, était supérieur dans certaines zones. On ne peut donc exclure l'hypothèse d'une autre vague, qui surviendrait en février ou mars. La fraction de la population touchée ou vaccinée aujourd'hui n'est pas suffisante pour que nous puissions abandonner la prévention par la vaccination. Plus les personnes vaccinées seront nombreuses, moins le risque d'un deuxième pic sera important.

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