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Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 9 décembre 2009 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski, président :

C'est pourquoi j'ai souhaité, en organisant cette réunion préalable, donner à ceux d'entre vous qui le souhaitent la possibilité d'interroger le ministre ou d'exprimer leur point de vue sur la situation en Afghanistan et l'engagement de notre pays sur ce théâtre.

Après les attentats du 11 septembre, la France a participé, dès 2001, à la fois à l'opération de l'OTAN demandée par l'ONU en novembre 2001 et à l'opération américaine « Liberté immuable », conduite par les Etats-Unis. Les résultats militaires obtenus par la coalition peuvent être qualifiés d'à moitié positifs : le régime talibans s'est effondré en moins d'un trimestre mais ni Ben Laden ni le mollah Omar, qui avaient fui le pays après la prise de Kandahar le 6 décembre 2001, n'ont été capturés. Sans attendre la fin des combats, l'ONU avait préparé la succession politique du régime ainsi défait, dans le cadre de la conférence de Bonn, fin novembre 2001. Réunissant toutes les forces politiques, à l'exception des talibans, cette réunion a débouché sur la rédaction d'une nouvelle Constitution. La conférence de Bonn prévoyait également le déploiement, initialement limité à Kaboul et sa périphérie, d'une force internationale d'assistance à la sécurité, la FIAS, dirigée par l'OTAN. En 2006, celle-ci a étendu son champ de compétence à l'ensemble du territoire afghan et a intégré le commandement de l'opération « Liberté immuable ».

Après les premiers succès vint, suite à l'intervention américano-britannique en Irak en 2003, le temps de l'oubli, puis celui des reculs. En 2004, la victoire électorale de Hamid Karzaï était tempérée par la dégradation inquiétante de la situation du pays. La reprise du trafic de drogue, la multiplication des attentats, le détournement massif des aides ont rompu le consensus initial sur le conflit afghan dans les opinions et dans la sphère politique.

A la suite de l'embuscade d'Uzbin, en août 2008, qui a coûté la vie à dix de nos soldats, le Parlement s'est prononcé, en septembre 2008, en application des nouvelles dispositions de la Constitution, pour la prolongation de la présence de nos troupes sur le terrain afghan.

L'élection de M. Barak Obama a marqué une nouvelle étape avec le transfert de troupes américaines de l'Irak vers l'Afghanistan et la décision, prise il y a quelques jours, d'envoyer 30 000 soldats américains supplémentaires.

La France plaide, depuis l'origine, pour une approche intégrée du conflit afghan, et tous nos alliés conviennent aujourd'hui que la solution n'est pas uniquement militaire. C'est pourquoi notre pays a été si actif lors de la première conférence des donateurs organisée à Paris en 2006. La conférence des donateurs prévue le 28 janvier à Londres s'annonce comme la prochaine étape décisive pour l'avenir de l'Afghanistan.

Voilà, brièvement résumé, l'historique de la situation en Afghanistan depuis neuf ans. Je m'exprimerai sur la situation de ce pays lors du débat en séance publique, la semaine prochaine. Aujourd'hui, je serai contraint de partir avant le ministre, auquel je présente mes excuses, pour participer au débat sur la déclaration du Gouvernement préalable au Conseil européen qui se tient en ce moment dans l'hémicycle. Avant que les orateurs inscrits ne s'expriment, je donne la parole à M. Jean-Paul Lecoq pour un rappel au règlement, puis le ministre répondra à l'ensemble des intervenants. Si le temps le permet, d'autres intervenants non inscrits pourraient interroger le ministre.

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