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Intervention de Anne Lauvergeon

Réunion du 9 décembre 2009 à 11h45
Commission des affaires étrangères

Anne Lauvergeon :

Vous parliez, monsieur le président, d'un certain désordre à Abu Dhabi. L'accord de confidentialité que nous avons signé avec le client m'obligeant à un devoir de réserve, je rappellerai simplement que nous avons su immédiatement réagir dès l'appel d'offres en regroupant les opérateurs électriciens adéquats et que nous sommes toujours dans la compétition – et même dans le dernier carré après l'élimination d'un certain nombre de concurrents fort connus.

Pour les nouveaux pays qui se dotent d'un parc nucléaire civil, les résultats de la mission de François Roussely auprès du Président de la République sur l'avenir de la filière nucléaire française sont très attendus par nous. Ils devraient en effet permettre l'organisation des acteurs de la filière nucléaire française en amont des marchés qui s'ouvriront, tel celui du Vietnam.

S'agissant, monsieur Souchet, de savoir si le divorce avec Siemens constitue ou non un affaiblissement, je rappelle d'abord qu'il s'agissait en l'occurrence, de la part du groupe allemand, non pas d'une participation financière, mais de l'apport de l'ensemble de ses activités nucléaires à Framatome – intégrée depuis dans AREVA. Son idée, en 2000, était de sortir de cette activité à terme, soit après sept ou huit ans, faute d'avenir, selon lui, pour le nucléaire. Toutes les modalités du divorce avaient donc été prévues dans le contrat de mariage, ce qui devait rendre la séparation beaucoup plus simple. Toutefois, n'ayant pas trouvé d'accord, nous allons à l'arbitrage, mais de façon très courtoise. Nous ne sommes pas fâchés avec Siemens. La meilleure preuve en est que nous allons collaborer encore dix ans sur le contrôle-commande.

Nos relations avec les Russes, que nous n'avons jamais sous-estimés, sont multiples et complexes : nous sommes à la fois des partenaires – nous allons par exemple inaugurer prochainement une usine de défluoration de l'uranium appauvri que nous avons construite pour eux en Sibérie aux termes d'un contrat de transfert de technologie –, des fournisseurs et des concurrents. Nous avons obtenu que Siemens ne puisse rien faire avec eux tant que la procédure d'arbitrage ne sera pas terminée. Donc la co-entreprise Siemens-Rosatom n'est pas pour demain matin, s'il y en a une. Pour autant, une telle alliance nous affaiblirait-elle ? Je le répète : Siemens n'a plus la même capacité nucléaire aujourd'hui. L'EPR qui a été développé dans le cadre d'une filiale commune détenue par Siemens et Framatome historiquement, est aujourd'hui une technologie 100 % AREVA.

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