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Intervention de Éric Woerth

Réunion du 9 décembre 2009 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Discussion générale

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'état :

Vous dites un tiers, nous, la moitié ; je suppose que nous devons avoir à peu près les mêmes chiffres. Il ne s'agit sans doute que d'une divergence de méthode de calcul entre l'opposition et la majorité. (Sourires.)

En tout cas, 66 milliards d'euros, ce n'est pas rien et, comme nous, vous avez une part de responsabilité en la matière. Cela dit, il ne s'agit pas nécessairement d'une mauvaise chose pour l'économie, bien au contraire. C'est vrai pour les mesures, probablement nécessaires, que vous avez prises à l'époque, tout comme pour celles que nous avons prises. Il reste que, bien évidemment, je ne peux être indifférent à l'idée de protéger les recettes.

En ce qui concerne la maîtrise de la dépense et les 2 milliards d'euros d'économies obtenus par rapport à la loi de finances initiale, le président de la commission des finances nous dit qu'il ne faut pas calculer comme cela. Pourtant, le calcul est bon : nous économisons bien 2 milliards par rapport à la dépense prévue.

À ce sujet, j'ai d'ailleurs reconnu moi-même que nous n'étions pas pour grand-chose dans la diminution de la charge des intérêts de la dette – je suis d'accord sur ce point avec Charles-Amédée de Courson. Cette diminution s'explique par la baisse des taux qui est l'une des rares conséquences positives de la crise sur nos finances publiques ; mais cela ne durera probablement pas.

Nous faisons des économies, mais il y a aussi des dépenses supplémentaires, en dehors même des objectifs de relance. C'est le cas des prestations sociales, destinées à faire face à la montée du chômage, ou du prélèvement sur recettes de l'Union européenne, dont l'augmentation témoigne, en fait, de la bonne tenue de l'économie française comparée aux autres économies de l'Union.

Au total, il y a bien 2 milliards d'euros d'économies. D'ailleurs, si ces 2 milliards n'existaient pas, nous ne pourrions pas les affecter au remboursement de la dette de l'État vis-à-vis de la sécurité sociale.

Je souligne qu'en faisant ce choix nous avons renoncé à l'idée de créer des dépenses supplémentaires – à Dieu ne plaise ! – ou à celle de diminuer le déficit de l'État du même montant. Il ne s'agit pas d'une mesure extraordinairement démagogique ni extraordinairement populaire, qui permettrait de faire une émission de télévision. Monsieur Emmanuelli, je ne mets pas en oeuvre un « plan com ». Je pense seulement qu'il s'agit d'une bonne chose pour nos finances publiques, et que cela clarifie la relation compliquée entre l'État et la sécurité sociale.

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