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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 9 novembre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Médias et avances à l'audiovisuel public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Monsieur le ministre, je risquerai une nouvelle formule : l'État soutient RFI …comme la corde soutient le pendu !

Quand vous parlez de la suppression d'un certain nombre de langues, je citerai celle du chinois. Soyez prudent : il y a une forte communauté chinoise dans notre pays, et nous savons que le gouvernement chinois a tous les moyens de poursuivre sa propagande, alors que RFI pouvait être une formidable barrière.

La question que je vous poserai concerne l'AFP, un autre secteur de la presse française qui est menacé. L'AFP est un instrument d'information indépendant qui permet à notre pays de continuer à disposer de sources objectives et non dépendantes de tel ou tel groupe privé de médias.

Depuis des mois, la situation de l'agence est précaire, car la direction de l'AFP met en marche des changements profonds, dans une opacité totale et sans que le personnel et ses représentants aient leur mot à dire sur ces bouleversements : le changement de statut, la réorganisation rédactionnelle, le projet multimédia, le déménagement de la rédaction... Il faudrait un vrai dialogue, un vrai débat public, car il est inacceptable qu'un projet de réforme d'une telle envergure, comme celui préparé par Pierre Louette et le Gouvernement, soit élaboré dans le plus grand secret, sans que le personnel soit associé à la réflexion sur l'avenir de l'agence.

Le projet de réforme transformant l'AFP en société anonyme, fût-ce à capitaux publics, comme à La Poste, est inacceptable, car il prépare la privatisation d'une entreprise essentielle à l'exercice du droit à l'information et à la communication.

Pourquoi, monsieur le ministre, ne convoquez-vous pas une table ronde pour examiner les moyens permettant à l'AFP de continuer à remplir ses missions ? Cette table ronde réunirait des représentants de l'État, de la presse, des commissions parlementaires concernées – majorité et opposition –, de la direction de l'AFP, des syndicats nationaux et de leurs sections syndicales AFP.

Je souhaiterais avoir des éclaircissements sur ce qui se prépare à l'Agence France presse, la représentation nationale étant totalement exclue de cette réforme. Or nous savons très bien que les personnels de l'AFP sont aujourd'hui plongés dans une grande inquiétude en raison de cette opacité.

L'Agence France presse a un statut spécial qui fait d'elle l'une des plus grandes agences de presse du monde avec Reuters. Vous avez vous-même, monsieur le ministre, évoqué à la tribune le photoreportage : l'AFP, c'est aussi cela, et nous en avons tant besoin pour être les témoins du monde.

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