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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 3 novembre 2009 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2010 — Action extérieure de l'État

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Immédiatement après notre intervention en Géorgie, nous avons convoqué un conseil des ministres des affaires étrangères et un conseil des chefs d'État. Jamais aucun pays n'a fait cela deux fois de suite ! Cela a évidemment coûté plus cher ! Malgré tout l'enveloppe, s'agissant des dépenses, a été moindre. Je vous remercie, monsieur Mancel, de l'avoir souligné.

Quant à la préfecture des Français de l'étranger à Nantes, elle aura vocation à centraliser tous les documents d'état civil des Français de l'étranger. C'est tout ce que cela signifie, monsieur Mancel !

Monsieur Féron, vous considérez que ce budget accompagne le repli. Il n'y a que vous qui voyez un repli de la diplomatie française ! Je ne vous accuse pas de cécité (Sourires), mais tout de même ! La diplomatie française est présente sur tous les continents, même si ce n'est pas toujours de la meilleure façon ! Sans doute peut-on espérer, lors d'une crise ou à chaque représentation, quelques progrès supplémentaires. Cependant je pense franchement que nous n'avons pas disparu, au contraire ! Votre opinion ne sera pas partagée par un grand nombre de personnes !

Vous avez également parlé des établissements publics dont les ressources sont privées. L'établissement public, tel que je le conçois, permettra, au niveau de l'agence culturelle, de rassembler des financements privés dont nous avons absolument besoin. Comment font Cervantes, Goethe ? Je ne parle même pas du British Council dont le budget est six fois supérieur au nôtre. Nous devons faire face à une énorme concurrence dans le domaine de la culture.

Madame Colot, les ambassades élargies, prioritaires et à présence stable n'ont rien de péjoratif, au contraire ! Il ne faut pas, par exemple, parler des trente dernières ambassades. Elles ne sont pas premières, au milieu ou dernières. Leurs objectifs seront tout simplement spécifiques et il leur sera affecté un personnel en conséquence. Théoriquement, il devrait s'agir de dix à quinze agents. On en a compté trente, puis vingt-neuf, vingt-sept, enfin, vingt-quatre. Nous diminuons leur nombre ! Je ne vous citerai pas d'exemple, parce que le pays que je désignerais pourrait s'en offenser, mais je vous assure qu'en général dix à quinze agents suffisent.

Nos agents peuvent partir très vite en cas de crise. Je prendrai le cas du Honduras où un accord est intervenu, il y a trois jours ; des élections vont y être organisées. Nous avions, au début de la crise, renforcé notre personnel diplomatique au Honduras et nous avons, ensuite, rappelé notre ambassadeur. Sur les vingt-sept pays européens, seules l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la France étaient présentes au Honduras. Tout le monde réduit sa voilure, c'est ainsi. Nous ne pouvons faire autrement. Nous devons alors procéder à une répartition satisfaisante et nous y parvenons, mais il n'est absolument pas péjoratif de se trouver dans une ambassade élargie ou prioritaire.

Certaines ambassades, dans d'autres pays, disposent de 300 ou 400 personnes. On peut essayer d'équilibrer.

Pour les opérations de maintien de la paix, les crédits seront toujours insuffisants, c'est sûr, et, encore, n'y a-t-il pas assez d'opérations de ce type. On a évoqué une possible intervention en Guinée tant était grand le massacre. Qu'aurait-on fait ? Il n'y en a pas eu pour le moment mais je ne sais pas ce qui va se passer.

Sur le moratoire, j'ai répondu.

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