Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Brigitte Bout

Réunion du 27 octobre 2009 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Brigitte Bout, sénateur, rapporteur :

a rappelé que l'Office avait organisé une matinée d'auditions publiques sur un sujet similaire le 4 mars dernier et qu'à l'issue des débats, le premier vice-président, M. Jean-Claude Etienne et elle-même avaient reconnu l'intérêt d'une éventuelle étude permettant d'approfondir les perspectives offertes par les recherches sur la prévention et le traitement de l'obésité.

Puis, Mme Brigitte Bout, sénateur, rapporteur, a insisté sur le fait que l'obésité était une maladie de plus en plus fréquente. Elle a précisé que l'obésité humaine était devenue un phénomène massif depuis trois décennies et avait été reconnue comme une maladie par l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) en 1997. Elle l'a qualifiée d'alarmante dans la mesure où elle progresse très rapidement. Ainsi, la prévalence de l'obésité s'est fortement accrue aux Etats-Unis depuis 1980 et aujourd'hui, le taux d'obèses atteint 34 %. En ajoutant le taux de personnes en surpoids (32,4 %), il apparaît que les 23 de la population aux Etats-Unis est en surpoids ou obèse.

En ce qui concerne les pays de l'Union européenne, Mme Brigitte Bout, sénateur, rapporteur, a expliqué que 17,2 % des adultes étaient obèses (soit 68,5 millions) et 6,8 % des enfants (5,1 millions). Elle a ajouté qu'en France, la corpulence avait fortement augmenté depuis 1981, avec une forte accélération depuis les années 1990. La prévalence de l'obésité est désormais de 16,9 % (soit environ 8 millions de personnes) et celle du surpoids de 32,4 %. Depuis 1990, la prévalence de l'obésité a quasiment triplé, alors que celle du surpoids est restée stable. Si le rythme de progression de l'obésité se poursuivait, la France pourrait compter 30 % d'obèses en 2020.

Par ailleurs, Mme Brigitte Bout, sénateur, rapporteur, a rappelé que le surpoids et l'obésité étaient de très importants facteurs de risque pour les principales maladies à forte prévalence tels que le diabète de type 2, l'hypertension artérielle ou encore certains cancers. Elle a constaté que l'obésité entraînait souvent une usure prématurée des articulations portantes (hanches, genoux, chevilles) et avait des répercussions psychologiques et sociales graves.

En outre, Mme Brigitte Bout, sénateur, rapporteur, s'est inquiétée de la part croissante des dépenses de santé consacrées à cette maladie. Elle a cité le livre vert de la commission européenne de 2005 intitulé « Promouvoir une alimentation saine et l'activité physique », dans lequel cette dernière estime que « l'obésité mobilise, dans l'Union européenne, jusqu'à 7 % des dépenses de santé publique – un chiffre qui continuera d'augmenter vu la tendance croissante à l'obésité. »

Ensuite, Mme Brigitte Bout, sénateur, rapporteur, a présenté les grandes lignes des deux plans nationaux nutrition santé mis en place par la France respectivement pour les périodes 2001-2005 puis 2006-2010. Elle a également évoqué les initiatives prises par le Royaume-Uni et l'Allemagne dans ce domaine. Néanmoins, elle a souligné les difficultés que rencontraient les dirigeants à adopter des mesures efficaces afin de prévenir et de lutter contre l'obésité, compte tenu de ses origines multifactorielles.

Puis, Mme Brigitte Bout, sénateur, rapporteur, a expliqué l'intérêt d'une étude dans ce domaine. Elle a insisté sur le fait qu'elle ne souhaitait pas réaliser un énième rapport de recommandations pour prévenir et lutter contre l'obésité au regard du nombre considérable de publications sur ce sujet.

Elle a proposé une démarche complémentaire, focalisée sur la recherche dans la mesure où celle-ci est indispensable pour améliorer la prévention et le traitement de l'obésité. Elle a illustré ses propos en rappelant que l'obésité avait des causes multifactorielles et concernait de nombreuses disciplines telles la génétique, les neurosciences, la pharmacologie, l'économie, la psychologie, les sciences sociales, l'anthropologie, la nutrition, les technologies alimentaires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion