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Intervention de Yves Bur

Réunion du 23 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Bur, rapporteur de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales :

Je pourrais citer la possibilité d'un départ à la retraite anticipé pour les salariés ayant eu des carrières longues ; la mise en place de la prestation d'accueil jeune enfant et les dispositions qui l'accompagnent pour mieux concilier l'accueil d'un enfant et l'exercice d'une activité professionnelle ; la première étape de la réforme des retraites ; la mobilisation de moyens considérables au service des personnes âgées et des personnes handicapées pour développer leur prise en charge à travers la création de la CNSA ; sans oublier, bien sûr, le plan cancer, encore n'ai-je évoqué que les réformes les plus marquantes.

Cependant, nous devons constater que les choix engagés pour maîtriser l'évolution des finances sociales n'ont pas été à la hauteur des exigences. Je le dis tout net : nous ne pouvons nous satisfaire des déficits des comptes sociaux prévus pour 2007. Toutes les branches seront en déficit et la dérive entre les prévisions et la réalité sera de près de 3,9 milliards d'euros pour l'ensemble des régimes obligatoires. Heureusement, les élections présidentielles et législatives n'ont lieu que tous les cinq ans !

Le défi financier est considérable. Nous ne pouvons continuer à considérer ces déficits comme une fatalité, mais devons au contraire nous y attaquer avec plus de vigueur, de rigueur et de constance. Dans ce contexte, je perçois des motifs d'inquiétude, mais aussi des raisons d'espérer qui me portent à un optimisme mesuré.

Mon inquiétude se nourrit d'abord de notre addiction à la dépense publique excessive, qui est à la base de notre complaisance ou de notre indifférence aux déficits récurrents. Alors que presque tous nos voisins européens ont accepté l'exigence de finances publiques et sociales en équilibre, alors que toutes les analyses nous alertent sur l'impact financier du vieillissement sur le financement des retraites et sur le coût de la santé – plus de 3,2 % du PIB en 2050, c'est-à-dire environ 60 milliards d'euros valeur 2007 –, nous feignons de croire que, seuls au monde, nous pourrons nous épargner tout effort d'adaptation.

L'inquiétude se nourrit aussi d'une dette sociale que nous ne maîtrisons pas et à laquelle nous tardons à apporter une solution afin de ne pas peser sur la conjoncture, alors que le noeud coulant des taux se resserre et rend la dette de plus en plus coûteuse : un milliard d'euros pour les régimes sociaux en 2008 !

L'inquiétude se nourrit également d'un FFIPSSA que nous laissons délibérément glisser vers un abîme de déficit…

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