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Intervention de Didier Migaud

Réunion du 9 décembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2008 — Discussion d'un projet de loi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Migaud, président de la commission des finances, de l'économie générale et du plan :

Je n'insisterai pas sur le creusement du déficit, d'autant que l'on ne connaît pas encore le montant des recettes définitives de l'impôt sur les sociétés. Il sera bien sûr très difficile, à partir d'une croissance atone, voire négative, et d'une telle dégradation des comptes, de rétablir ceux-ci dans les trois années qui viennent. Mais nous aurons l'occasion d'y revenir dès le mois prochain.

Je veux insister sur la fraude fiscale. Ce sujet a à voir avec la crise financière actuelle, qui, je l'espère, a provoqué une prise de conscience sur le lien entre la dérégulation et les paradis fiscaux. À quoi servirait-il de mettre en place une ébauche de réglementation si des pans entiers de l'économie financière en étaient soustraits à cause de l'existence plus que tolérée des paradis fiscaux et de l'évasion fiscale qu'ils favorisent ? Il ne s'agit pas d'être naïf : notre pays ne peut avancer seul dans cette lutte. C'est un combat qu'il faut mener au niveau européen et mondial. Mais cela ne doit pas servir de prétexte à la passivité. On peut trouver un équilibre entre les actions à mener et la préservation de nos intérêts.

Le Président de la République a déclaré que les banques françaises recevant un soutien massif de l'État ne devraient pas exercer d'activités dans les paradis fiscaux. Je rappelle que l'on évalue entre 5 000 et 10 000 milliards d'euros les sommes en jeu, et que deux tiers des fonds spéculatifs seraient domiciliés dans des paradis fiscaux. Le Premier ministre, de son côté, a déclaré que des « trous noirs comme les centres offshore ne [devaient] plus exister » et que « la disparition des paradis fiscaux [devait] préluder à une refondation du système financier international ». Avec de pareils soutiens, la cause paraissait gagnée. Vous déclariez vous-même, monsieur le ministre – et je crois en votre détermination sur le sujet : « Il est évident que l'ensemble du système bancaire bénéficiant de subventions, d'aides ou de recapitalisations publiques devra clarifier ses relations avec les paradis fiscaux. » Hélas, quand il s'est agi de préciser les mesures,…

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