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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 8 octobre 2009 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

La préretraite était conditionnelle ! Je vous invite à bien y réfléchir. Songez que le prix des pompes à chaleur a doublé depuis le crédit d'impôt, et que ce sont les vendeurs de pompes qui empochent l'argent !

La suppression du critère de la demi SMI est une mesure que j'avais proposée dans le dernier projet de loi. J'espère qu'elle connaîtra un meilleur sort cette fois-ci. Il en est de même pour ce qui est de l'EARL. Enfin, je rêve moi aussi d'un Farm Bill à la française, mais ce n'est absolument pas compatible avec les règles de Bruxelles, ni sans doute avec l'OMC (Organisation mondiale du commerce) qui ne fait que le tolérer aux États-Unis. Le Farm Bill est un système de soutien non pas aux prix, mais aux revenus. Il est tout sauf libéral.

En tout état de cause, la profession doit aller beaucoup plus loin dans sa réflexion. Dans l'agriculture comme ailleurs, la culture du prix de revient doit s'installer. Dans la logique du marché libéral, que je condamne par ailleurs, ce n'est pas le prix de revient qui fait le prix de vente mais la confrontation de l'offre et de la demande. Certes, il faut améliorer cette confrontation, notamment en autorisant les producteurs à se regrouper aussi bien que les acheteurs, mais cela ne réglera pas tout. La France n'est pas isolée, les autres pays lui font concurrence. Elle doit remettre en question ses modèles agricoles. On sait que quand certaines exploitations sont reprises, les prix de revient baissent. Un agriculteur m'a récemment expliqué qu'il n'achèterait jamais de robot de traite parce que cela exigerait de donner des aliments aux vaches même lorsqu'elles n'en ont pas besoin – ce qui augmenterait le prix de revient. Pour ma part, lorsque j'étais producteur, c'est au moment des crises porcines que je m'intéressais à mon prix de revient : j'arrivais alors à le baisser, – en regrettant de ne pas l'avoir fait plus tôt… Les charges des agriculteurs sont sans doute trop élevées, mais certains doivent balayer dans leur propre cour. L'année dernière, 30 % des éleveurs laitiers ont acheté du matériel agricole dont ils n'avaient pas besoin, juste pour ne pas payer d'impôt. Certaines des exploitations qui sont en difficulté aujourd'hui ont commis de réelles erreurs d'investissement. La solution n'est donc pas que du côté des politiques. Quand la situation est aussi grave qu'aujourd'hui, il faut se rappeler que chacun a sa part de responsabilité.

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