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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 30 septembre 2009 à 12h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Pour la première fois depuis 1945, deux années consécutives, le déficit public dépassera 8 % du PIB et son montant sera à peu près égal à la moitié des dépenses du budget général. Comme l'a souligné le Premier président de la Cour des comptes, la dette risque bel et bien de devenir incontrôlable.

Comment, dans une situation où le déficit public sert à financer les intérêts de la dette et une large part des dépenses courantes, signe d'une gestion financière hasardeuse et inconséquente, peut-on envisager un grand emprunt ayant vocation à financer des dépenses d'avenir ? Où est la cohérence ? Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement parce qu'avant même la crise, le déficit de notre pays représentait 3,4 % du PIB. L'Allemagne, dont l'économie est beaucoup plus ouverte que la nôtre, a certes davantage souffert que nous de la crise et son PIB s'est plus fortement dégradé, mais ses comptes étaient à l'équilibre lorsque celle-ci est survenue. Malgré une récession deux fois plus forte, elle a réussi à stabiliser son niveau de chômage, alors qu'il a explosé dans notre pays. Vous parlez de réduire le déficit d'un point de PIB par an mais comment vous croire alors que vous n'y êtes jamais parvenus jusque-là ? De 2002 à 2008, le déficit n'a jamais diminué, toujours voisin de 3 % du PIB. Depuis 25 ans, il n'y a qu'entre 1997 et 2001 que le déficit a été réduit d'un demi-point de PIB par an. Comment allez-vous faire pour tenir vos prévisions ? À la lumière de votre action passée, c'est bien le scénario d'une dette explosive et incontrôlée, implicitement décrit par la Cour des comptes, qui risque de se produire.

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