Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 30 septembre 2009 à 12h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Cela montre que, dans un contexte extrêmement sombre, le plan de relance et les mesures qui en ont découlé ont permis à la France de mieux s'en sortir. Toutefois, on ne peut nier que l'année 2009 soit une année de récession et les conséquences, sur l'économie et sur l'emploi, du choc financier se feront sans aucun doute encore sentir au début de 2010.

En ce qui concerne le paysage financier français, l'analyse des spreads de CDS est sans doute la moins mauvaise façon de mesurer l'appréciation que font les marchés de la solidité et de la santé des banques. Or leur évolution fait apparaître une bonne performance des établissements financiers bancaires, dans un contexte pourtant difficile. Le Fonds monétaire international attribue ce résultat à la meilleure régulation des mécanismes du crédit en France et au fait que notre modèle économique bancaire est plus équilibré, mais aussi à l'originalité de notre plan de soutien aux activités bancaires, ce qui a d'ailleurs amené EUROSTAT à devoir réexaminer la relation contractuelle sur la base des deux sociétés dont vous avez voté la création en octobre dernier : la Société de financement de l'économie française -la SFEF- et la Société des prises de participation de l'État -la SPPE-.

À ce propos, certains ont pu penser que l'on allait "faire cadeau"de 360 milliards d'euros aux banques. Or, sur l'année 2009, la SFEF a engagé la signature de l'État pour 75 milliards d'euros de prêts, tandis que la SPPE a engagé 20 milliards d'euros, pour l'essentiel sous forme de titres supersubordonnés. Ces sommes sont progressivement remboursées : ainsi, la BNP-Paribas a annoncé hier sa décision de faire appel au marché pour augmenter son capital et rembourser l'État, lequel encaissera au passage un peu plus de 220 millions d'euros d'intérêts. De même, d'autres banques ont indiqué qu'elles allaient bientôt procéder à un remboursement. C'est au total 1,4 milliard d'euros que l'État va récupérer en intérêts. En effet, lors de la mise en place de la SPPE, nous avions certes écarté toute approche spéculative, mais aussi pris la décision de garantir les montants que nous récupérerions, majorés d'intérêts non négligeables.

Le Fonds monétaire international a pu ainsi affirmer en juillet, à l'occasion de son examen de la situation économique et financière nationale au titre de l'article IV de ses statuts, que la réponse budgétaire française, en termes de soutien à l'économie en 2009 et 2010, avait été appropriée et que le plan de relance était convenablement proportionné, bien diversifié et concentré sur l'année 2009.

Pour la première fois depuis longtemps, la prévision de croissance pour l'année en cours est révisée à la hausse, même si elle reste négative : elle s'établit à moins 2,25 % au lieu de moins 3 %. Quant à l'inflation, le taux prévisionnel est de 0,4 %, en dépit du risque annoncé de déflation qui devait accompagner la dépression. Le plan de relance, dont les vertus ont été reconnues par le FMI, a donc manifestement rencontré un certain succès.

S'agissant de l'année 2010, la prévision de croissance est également revue à la hausse, de 0,5 à 0,75 %, avec un taux d'inflation de 1,2 %. Ces chiffres se fondent sur un certain nombre de paramètres dont je tiens naturellement le détail à votre disposition.

Les investissements des entreprises, qui jouent un rôle déterminant dans l'évolution de l'emploi, augmenteront en 2010 de 0,6 %, alors qu'ils avaient connu un véritable effondrement – moins 7,9 % – en 2009. Les investissements publics, eux, devraient progresser de 7,6 % en 2009. Ils ont été fortement stimulés par le mode de relance que nous avons adopté…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion