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Intervention de général Roland Gilles

Réunion du 21 octobre 2009 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Roland Gilles :

La police d'agglomération répond à une recherche de cohérence sur les grandes plaques urbaines, soit en assurant une coordination, soit en modifiant la couverture territoriale par échange de communes. Il arrive que la police nationale ait en charge de toutes petites circonscriptions, y compris des chefs-lieux de moins de 15 000 habitants. Il faut réfléchir à la façon d'accroître dans la durée les échanges territoriaux. Le travail est engagé : dans les années 2003-2004, la gendarmerie a repris 41 circonscriptions de police.

Cela dit, la mise en place de la police des territoires passe, selon nous, par la recherche d'autres cohérences tenant compte des évolutions de la démographie et de la criminalité. Souvent, la limite entre deux départements n'a de réalité qu'administrative : pour le reste, c'est le même bassin de vie. On peut donc songer à des processus d'habilitation permettant à des gendarmes d'une communauté de brigades de bénéficier de la qualité d'officier de police judiciaire dans le département voisin. Dans certaines régions (Centre, Haute-Normandie, Basse-Normandie), les nécessités opérationnelles ont déjà conduit les gendarmes à mener des patrouilles communes à deux communes limitrophes mais appartenant à deux départements distincts.

La police des territoires passe par la pérennité du contact entre le gendarme et les citoyens, à commencer par le premier d'entre eux, le maire de la commune. Dans l'édiction des normes comme dans le domaine de la formation, j'ai en permanence ce souci d'un contact de qualité. Cela passe par le recentrage sur le coeur de métier. Pour discuter avec les gens, il faut avoir le temps de le faire, donc se libérer le plus possible des tâches indues. Nous devons restituer certaines tâches administratives, comme les notifications de pièces, à l'autorité administrative. J'invite les autres administrations à développer comme nous le lien Internet.

Dans nos écoles, nous devons réapprendre à nos gendarmes à parler aux gens. Les jeunes gendarmes sont désormais issus, dans leur majorité, d'un milieu citadin. Ils ont grandi avec le walkman sur les oreilles et ont appris à « parler » avec leur ordinateur, pas forcément aux gens – mais c'est l'évolution générale de la population et il faudrait aussi que les gens réapprennent à parler !

J'ai également institué l'obligation, pour les commandants de brigade, d'entretenir des contacts suivis avec les maires et les élus, auxquels la loi de 2007 confère de nouvelles prérogatives en matière de sécurité.

S'agissant des mutualisations, madame Olivier-Coupeau, vous regrettez que la gendarmerie donne beaucoup et reçoive peu. Fort de mes trente années de gendarmerie, je puis témoigner, en arrivant au ministère de l'intérieur, que jamais la gendarmerie n'y a été présente comme elle l'est aujourd'hui.

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