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Intervention de Michel Piron

Réunion du 8 octobre 2008 à 21h30
Grenelle de l'environnement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

Vous me permettrez de concentrer mon propos sur deux thématiques de ce texte : l'urbanisme et l'habitat.

Je souhaiterais saluer, tout d'abord, l'approche synthétique qui a été adoptée avec la prise en considération du lien entre habitat et transports en commun. C'est un lien qui, à mes yeux, en appellera un autre, entre habitat-transports, d'un côté, et lieux d'activités et de services, marchands ou non marchands, de l'autre.

S'agissant de l'urbanisme, vous savez qu'il nous reste un gros travail à faire. Quoi qu'il en soit, le texte qui nous est présenté est incontestablement une invitation forte à repenser l'urbanisme à l'aune d'enjeux environnementaux de plus en plus manifestes. Je tiens donc à saluer la hiérarchisation des objectifs ambitieux, parfois même très ambitieux, qu'appellent les articles sur la réduction de la consommation d'énergie des bâtiments.

On me permettra de rappeler, à ce sujet, notre cruel besoin d'ingénierie, problème qui méritera toute notre attention lors de la phase opérationnelle et la constitution de nouvelles filières.

Cette hiérarchisation des objectifs porte aussi sur une distinction entre bâtiments publics, auxquels s'impose un devoir d'exemplarité, et bâtiments privés, avec un fort impact social ; je pense notamment au parc HLM et aux objectifs de remise à niveau en termes de consommation d'énergie de quelque 800 000 logements.

La hiérarchisation nécessaire est encore celle des moyens qu'il faudra répartir entre l'habitat ancien et les constructions nouvelles. Je rappelle qu'un rapport relativement récent du conseil national de l'habitat, paru il y a un an et demi ou deux, rapport excellent qui a le mérite de ne faire que dix propositions – par les temps qui courent, c'est peu, mais cela a le mérite d'être lisible –, indique que, si l'habitat génère 40 % de notre consommation d'énergie, 80 % de ces 40 % concernent l'habitat ancien. Or il y a là non seulement une exigence environnementale, mais, de toute évidence, également une exigence sociale, puisque les charges des locataires, notamment des plus fragiles, en dépendent.

Plus largement, le développement, monsieur Tourtelier, ne se réduit pas, en effet, à la croissance quantitative – Jean Fourastié l'avait déjà dit dans les années soixante –, mais il la présuppose, pour pouvoir la requalifier de durable. C'est pourquoi cette notion de développement doit tous nous interroger dans le triple rapport que chacun entretient à soi – c'est sa dimension personnelle –, aux autres – c'est sa dimension sociale – et au monde, qui n'est pas seulement à transformer, comme l'affirmait Marx, mais aussi à regarder : c'est la beauté du monde qu'à juste titre certains d'entre nous ont évoquée. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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