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Intervention de Hugo Sada

Réunion du 14 octobre 2009 à 11h15
Commission des affaires étrangères

Hugo Sada, délégué à la paix, aux droits de l'homme et à la démocratie à l'OIF et chercheur à l'IRIS :

Le Gabon est très probablement le pays du Sud dans lequel la francophonie est le plus fortement implantée : du point de vue de la pratique et de l'enseignement de la langue, de la culture juridique et administrative, le Gabon est à 100 % francophone.

Du fait de la personnalité d'Omar Bongo, ce pays a joué un rôle essentiel en Afrique subsaharienne, notamment en Afrique centrale, exerçant une influence positive dans les crises qu'a traversées cette région très instable. Le président Bongo a souvent servi de médiateur, et récemment encore en République centrafricaine.

Tout le monde savait cependant que le Gabon était confronté, en dépit de l'importance de ses ressources, à des difficultés – d'où les préoccupations qui se sont exprimées au moment du décès du président Bongo et au cours de la période critique qui a suivi. Elles ont déjà été évoquées : la corruption et l'absence de redistribution des richesses, la pauvreté, l'insuffisance des infrastructures, le fonctionnement déficient des services publics.

Il est indéniable qu'après s'être inquiété pendant des années de l'« après-pétrole », le Gabon s'est plutôt interrogé sur l'« après-Bongo ». C'est peut-être cette évolution qui a ouvert la voie à toutes les tensions constatées ces derniers mois. Il est indéniable que le décès du président Bongo et l'élection anticipée qui en a découlé ont suscité de réels espoirs de changement après un si long règne.

La francophonie a dépêché à Libreville une mission d'information, composée d'un petit nombre de personnes, sous l'autorité de Gérard Latortue, ancien premier ministre d'Haïti, excellent connaisseur de l'Afrique, où il a travaillé pour des organisations internationales. Il ne s'agissait pas d'une mission d'observation, l'OIF préférant désormais essayer d'évaluer les conditions de préparation du scrutin, le fonctionnement des différents acteurs du dispositif électoral, plutôt que d'aller observer dans les bureaux de vote les conditions dans lesquels le scrutin se déroule. Une mission d'observation ne pouvant observer que ce qui est observable, nous considérons qu'il est souvent plus utile et efficace d'évaluer en amont le fonctionnement du dispositif électoral. Je pense que nous reviendrons sur les conditions dans lesquelles ce scrutin s'est déroulé et la phase de contentieux électoral, qui s'est achevée hier par le rejet par la Cour constitutionnelle des onze recours en annulation de l'élection.

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