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Intervention de Patrick Lebreton

Réunion du 14 octobre 2009 à 21h45
Délimitation des circonscriptions des députés — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Lebreton :

La quatrième circonscription de La Réunion repose sur un savant équilibre de zones urbaines et d'une zone rurale : une zone appelée le Sud sauvage qui comprend les communes de Petite-Île, Saint-Joseph dont je suis le maire et Saint-Philippe prolongée par Sainte-Rose à l'est. Les problématiques de développement rural se posent dans les mêmes termes pour l'ensemble de la micro-région. Les synergies et les actions communes sont nombreuses. Nonobstant, vous proposez, monsieur le secrétaire d'État, d'en retirer deux cantons : Sainte-Rose et Saint-Philippe. Ces deux cantons, au coeur du sud de la quatrième circonscription, se retrouvent basculés, catapultés dirai-je, dans la circonscription de l'est. C'est un non-sens !

Cette seule mesure fait voler en éclats le principe de continuité territoriale à l'intérieur de toutes les circonscriptions. Saint-Philippe appartient pleinement au Sud sauvage. La détacher des autres communes de la circonscription apparaîtrait comme un non-sens absolu au regard de la géographie de la micro-région sud. J'ajoute qu'il est fréquent que les coulées volcaniques du Piton de la Fournaise viennent couper la seule route qui relie cette commune à la région est. Votre logique de continuité territoriale s'illustrera à merveille lorsque le député de la cinquième circonscription de l'est devra, pendant six mois ou plus, passer par deux circonscriptions du sud pour se rendre dans cette nouvelle commune. Je n'irai pas plus loin dans les détails. Avec ce simple exemple, et tous ceux qui ont été exposés et qui concernent nombre d'entre nous – bien souvent des élus socialistes représentant une nouvelle génération –, nous avons la preuve que votre opération de charcutage est encore plus caricaturale que ce que l'on pouvait craindre de pire.

Monsieur le secrétaire d'État, votre projet est destiné à modifier les règles pour obtenir un avantage de départ dans les scrutins législatifs. Lorsque l'on modifie les règles d'un jeu pour obtenir des avantages, cela s'appelle de la triche. Certains vont même jusqu'à dire de la magouille !

Dans un système démocratique, cela s'appelle une atteinte à la démocratie, qui symbolise la peur que vous avez des citoyens parce que votre politique les martyrise depuis de trop nombreuses années. L'exercice auquel vous venez de vous livrer et qui se traduit par le présent projet de loi en est, hélas, une brillante illustration. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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