Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Yves Cochet

Réunion du 14 octobre 2009 à 15h00
Délimitation des circonscriptions des députés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Les élections du 7 juin dernier ont ainsi montré l'importance du vote écologiste dans les électorats populaire et rural. Que d'autres, que vous appelez « bobos », nous accordent également leurs suffrages, je ne puis que m'en réjouir ! Plus les électeurs « écolos », dans toutes les couches de la société, sont nombreux, plus je suis heureux !

La percée de l'écologie politique, le 7 juin dernier, reste évidemment à confirmer : nous verrons ce qu'il en sera lors des régionales et peut-être en 2012 ; mais cette percée est sans doute la plus forte que nous ayons connue depuis trente ans. Notre parti, comme les autres, a ses hauts et ses bas, à l'image de l'UMP aux élections européennes, même avec M. Sarkozy, et du parti socialiste. Reste que notre parti s'ancre dans la vie politique française, et j'espère que Paris comptera plusieurs députés écologistes en 2012. Je serai en tout cas candidat.

Si l'on se réfère aux résultats des dernières élections législatives, le projet de redécoupage ferait perdre dix circonscriptions à l'actuelle majorité, contre vingt-trois à l'opposition. N'est-ce pas étrange ? Quant aux onze circonscriptions des Français de l'étranger, la gauche, sur la base des résultats des dernières présidentielles, en gagnerait deux et la droite neuf. Ce sont là de simples constats connus de tous.

À Paris, la première circonscription a été complètement dépecée, et la mienne a été redessinée de manière plus favorable à la droite. Avec trois députés Verts aujourd'hui, l'Assemblée ne reflète déjà plus les nouveaux courants d'opinion en faveur de l'écologie ; elle le fera moins encore après le coup porté aux deux circonscriptions que j'évoquais. Même si je ne nie pas les considérations techniques ou démographiques avancées pour leur suppression, celles-ci ne sauraient masquer la volonté d'exclure les écologistes parisiens de la représentation nationale, ce qui est d'autant plus frappant au regard des résultats, peut-être un peu inattendus, des élections européennes du 7 juin dernier.

Cinquième point, que le temps qui me reste me permet de développer un peu : le nécessaire changement de République. Certains de nos amis socialistes ont dit que, si la Ve avait connu ses heures de gloire, notamment lors de sa création par le général de Gaulle, elle était à présent à bout de souffle. Le fonctionnement de l'Assemblée et du Sénat, que Lionel Jospin qualifiait d'« anomalie parmi les démocraties », l'atteste. Rappelons que le Sénat est à droite depuis un siècle et demi ! C'est tout à fait invraisemblable. Mais l'Assemblée, pour revenir à elle, ne reflète pas fidèlement les courants d'opinion de la population. Dans cet esprit, je terminerai par quelques propositions qui, sans avoir de lien direct avec le projet de redécoupage, vous inspireront peut-être, monsieur le secrétaire d'État, des idées pour l'avenir.

Il existe en effet un remède aux problèmes que j'évoquais : une VIe République et un nouveau mode de scrutin, le scrutin proportionnel de listes, à l'exemple de beaucoup de pays européens, notamment l'Allemagne, dont je vais parler plus en détail. Certes, ce n'est pas le débat du jour, mais une telle réforme électorale permettrait de rapprocher la France réelle de la France légale. Quand l'écart est trop important, en effet, la représentation politique escamote les mouvements d'opinion de la société réelle : les dirigeants se croient ainsi devenus rois du monde, alors qu'ils ne représentent qu'une minorité. L'UMP a ainsi la majorité à l'Assemblée, mais, comme l'ont récemment montré les élections européennes – et peut-être les prochaines régionales –, elle ne représente pas la majorité absolue du peuple français.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion