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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 8 octobre 2009 à 9h30
Ouverture à la concurrence des jeux d'argent en ligne — Article 4, amendements 85 35

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Vous en auriez pourtant besoin, cela vous éviterait de faire beaucoup de bêtises ! Je ne vous vise pas spécialement, monsieur Myard, qui êtes plutôt exemplaire sur les bancs de la droite. Je n'en dirai pas plus, je risquerais de vous nuire !

Plusieurs arguments viennent à l'appui de notre opposition aux paris à cote. L'éthique même du pari à cote fixe est discutable. Contrairement au pari mutuel dans lequel l'opérateur est présumé désintéressé et où le volume des gains est redistribué entre les joueurs en fonction du volume des mises, le pari à cote est un pari des joueurs contre un opérateur qui fixe les cotes – les gains sont fixes et sont un multiplicateur de la mise – et dont l'intérêt est de voir perdre les parieurs, afin de ramasser leur perte. Dans ce cas, il n'y pas de redistribution, mais accumulation de capital sur les pertes des joueurs.

L'autorisation des paris à cote fixe constitue un réel danger à plusieurs titres. En termes de santé publique, les gains étant souvent plus attrayants, le potentiel incitatif du pari à cote est plus important que celui du pari mutuel. En termes de préservation de l'ordre public et d'éthique du sport, il existe des risques accrus de fraudes, de trucages de matchs, de corruption.

Il est intéressant de noter que des dizaines d'États américains ont interdit cette forme de pari, et que le Royaume-Uni connaît régulièrement des cas de fraude liés à la prise de paris à cote qui entachent le monde du sport et mettent en cause la sincérité des grandes compétitions.

Dans l'intérêt des joueurs, pour préserver l'éthique qui sous-tend le système des jeux à la française et pour éviter des dérives à l'anglo-saxonne dans le domaine sportif, nous vous invitons donc à adopter cet amendement.

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