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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 18 mars 2009 à 11h45
Commission des affaires étrangères

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Nos ambassadeurs extraordinaires sont bien entendu en contact permanent avec les ambassadeurs en place. Pierre Lellouche travaille en liaison très étroite avec Jean de Ponton d'Amécourt et Daniel Jouanneau. Nous avons voulu participer efficacement aux travaux avec les Britanniques, les Allemands et les Américains.

Je suis très favorable à la diplomatie parlementaire. Le débat en séance publique d'hier en a d'ailleurs donné une illustration – peut-être insuffisante. Je suis toujours très heureux de venir répondre à vos questions et je m'efforce d'avoir à mes côtés le plus de parlementaires possible lors de mes visites à l'étranger.

Pour ce qui est de la CPI, je n'ai rien à ajouter à votre analyse, monsieur de Charette. Après que nous avons approuvé le statut de Rome, les décisions de la Cour nous échappent entièrement et nous ne saurions songer une seconde à les contrecarrer. Nous ne pourrions nous y opposer qu'en invoquant l'article 16 dudit Statut au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Nous n'avons aucune raison de le faire. Devrions-nous imaginer que M. Béchir en vienne à user du malheur de ses populations et à les rendre plus dépendantes de l'aide étrangère ? De toute façon, nous devons respecter la décision de la CPI. À mes yeux, cette institution constitue un progrès considérable. Elle sera progressivement mieux acceptée et, je l'espère, son action deviendra aussi préventive.

Vous indiquez que nous devons poursuivre nos efforts politiques nationaux. Le problème est que, théoriquement, nous ne pouvons plus rencontrer M. Béchir, et selon le statut de la CPI, nous devons l'arrêter s'il se présente sur notre territoire.

Quant à l'intervention israélienne à Gaza, nous avons été les premiers à la condamner – tout comme les tirs de roquette, d'ailleurs. Au sujet des colonies, le Président de la République l'a répété à la Knesset et à Ramallah : sans évacuation et compensation, comme le prévoit une proposition de loi des travaillistes, le processus de paix ne pourra se réamorcer.

Les Israéliens ont conditionné l'ouverture des passages vers Gaza à la libération de Gilad Shalit. Nous avons beaucoup travaillé pour résoudre cette complication supplémentaire.

La construction d'un port à Gaza est une bonne idée. Il nous serait beaucoup plus facile de contrôler un seul port. Pour notre part, nous avons proposé de placer des forces européennes à tous les points de passage ; encore faut-il qu'Israéliens et Égyptiens soient d'accord.

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