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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 11 février 2009 à 11h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Rendez-nous Jérôme Chartier qui a troqué sa personnalité habituelle pour celle de Mme Irma et sa boule de cristal quant aux prévisions britanniques et germaniques. Nous aurions dû partir à quatre et nous aurions eu, comme pour les évangiles, quatre versions de notre voyage…

En France, nous avons la chance d'avoir un ministre du budget qui n'est pas anxiogène et préfère ne pas réviser les prévisions de croissance malgré la crise. Quant aux annonces, il y en a tous les jours, sans même que le groupe majoritaire soit consulté.

Je me demande si notre collègue Jérôme Chartier n'a pas perdu son esprit critique. En effet, si la Grande Bretagne fait marcher la « planche à billet », la France a trouvé un système équivalent – puisque la politique monétaire relève désormais de la banque centrale européenne – consistant à développer un déficit abyssal qui approche les 100 milliards d'euros en 2009. Toutefois, alors même qu'en Grande Bretagne, le Gouvernement a pris non seulement le contrôle des banques mais également celui de certaines sociétés, en contradiction avec sa doctrine traditionnelle, le Gouvernement français s'enferme dans un dogmatisme aveugle pour nous faire croire que la situation française est bien meilleure qu'ailleurs. Or, tel n'est pas le cas, la situation française a des caractéristiques différentes mais elle n'est pas meilleure sauf à faire preuve de beaucoup de naïveté : on ne peut pas comparer notre système au système britannique dès lors que, comme le disait Alain Rodet, nous bénéficions de services publics de qualité qui jouent un rôle d'amortisseur très important. Il n'est pas non plus aisé de comparer notre système au système allemand qui, depuis dix ans, pâtit d'une dégradation de ses services publics : par exemple, dans les hôpitaux allemands, on bénéficie désormais d'un droit de séjour limité, au-delà duquel il faut participer financièrement de telle sorte que de nombreuses personnes n'ont pas les moyens de se soigner correctement. Je constate donc que notre rapporteur spécial, soit parce qu'il n'a pas eu le temps, soit parce qu'il a perdu son esprit critique en route, nous présente une vision apocalyptique de la situation chez nos voisins et idyllique en France alors que la vérité n'est ni d'un côté ni de l'autre. Je l'invite donc à se recentrer.

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