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Intervention de Antoine Gendry

Réunion du 21 janvier 2009 à 10h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Antoine Gendry, président-directeur général de la SNPE :

En ce qui concerne le rapprochement de SME avec SPS, je tiens à rappeler que la principale caractéristique de SME est de fabriquer des combustibles solides pour les fusées Ariane et pour les missiles stratégiques. SME assure l'opération essentielle de mise en place du combustible à l'intérieur du corps du propulseur. Ensuite SPS du Groupe SAFRAN vient y ajouter une pièce tout aussi essentielle, la tuyère.

Les deux entreprises travaillent ensemble depuis trente ans et ont d'ailleurs créé un groupement d'intérêt économique commun. À vrai dire, on pourrait plutôt nous objecter que nous travaillons très bien ensemble et qu'il ne sert à rien de nous rapprocher.

Quoi qu'il en soit, mon actionnaire m'a demandé d'étudier ce projet, et cela m'a paru avoir du sens, d'autant que le projet ne comporte, selon moi, aucun risque ni inconvénient. Je veillerai cependant à ce que l'accord industriel permette à SME de conserver toutes ses perspectives et toutes ses forces stratégiques. Bien que l'argument selon lequel on ne peut faire travailler dans le même groupe des mécaniciens et des chimistes soit sans fondement, il peut venir à l'idée de certains que le grand mécanicien qu'est Safran, qui fabrique des moteurs d'avions, ne se rende pas pleinement compte de l'intérêt des compétences de SME ou de l'importance de la recherche en chimie. L'accord de coopération industrielle devra notamment permettre de répondre aux interrogations en la matière. Au demeurant, les dirigeants et les principaux cadres de SME ne montrent pas de réticence à ce projet.

Pour les trois autres entreprises de SNPE, je conviens qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de projet industriel de coopération avec des partenaires déjà identifiés. Mais la procédure est différente, puisque nous ne chercherons pas nécessairement à les vendre à un partenaire précis. Il s'agit de leur trouver un avenir car elles ont pâti d'un manque d'ambition industrielle et d'insuffisantes planifications au cours des dernières années. Ma mission consiste à les redresser, j'ai d'ailleurs été nommé en raison de mon expérience dans ce domaine. En l'espèce, rien ne me semble fondamentalement inquiétant. Il s'agit simplement d'entreprises qui, pour des raisons diverses, n'ont pas été suffisamment dynamisées et qui n'ont pas pu réaliser les investissements nécessaires. Ce n'est pas parce que l'avenir n'est pas connu qu'il est forcément inquiétant ! Je suis donc assez optimiste.

Pour ce qui est des diminutions d'emplois, il ne devrait rien y avoir de significatif pour les personnels de SME, l'entreprise étant portée par d'importantes commandes de l'État. Tout au plus faudra t-il envisager quelques synergies administratives.

En revanche, lorsque nous investirons de nouveau dans Eurenco, il nous faudra réaliser des investissements de productivité. Dans certaines usines de l'entreprise, il est évident qu'il faut automatiser certaines tâches réalisées aujourd'hui manuellement. Le projet alternatif consistant à laisser ces entreprises dans le giron de l'État, à ne pas investir pour ne pas supprimer d'emplois et à laisser les choses se déliter, s'inscrit dans une vision de court terme préjudiciable à l'avenir de l'entreprise. Il faut recréer une dynamique d'entreprise mais j'estime, une fois encore, que cela n'a rien d'inquiétant.

J'en viens maintenant à votre question sur d'éventuelles alternatives au projet SME. Mon prédécesseur a procédé à diverses études, mais aucun projet n'a abouti. Depuis mon entrée en fonctions, j'ai rencontré tous les acteurs du secteur. Pas un seul ne s'est manifesté, et aucune contestation du projet de rapprochement que l'État me demande d'étudier n'est apparue. Si d'aventure un projet de substitution se présentait, je l'examinerais bien entendu avec intérêt. La consolidation de la filière devrait permettre d'optimiser les orientations des développements futurs de la tuyère, comme des combustibles solides et de garantir ainsi que tout le monde tire dans le même sens.

Je ne crois pas que l'on fasse disparaître de synergies en séparant les quatre parties du groupe. Safran a d'ailleurs marqué de l'intérêt pour le très performant centre de recherche du Bouchet. Comme ce centre travaille aussi pour Eurenco et d'autres entreprises de SNPE (Eurenco, Bergerac NC ou Isochem) ou pour des clients extérieurs, l'accord de coopération industrielle avec Safran devra également prévoir comment ces prestations devront être poursuivies.

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