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Intervention de Antoine de Salins

Réunion du 21 mai 2008 à 10h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Antoine de Salins :

Je ne crois pas que la faiblesse de la croissance potentielle française s'explique par le niveau absolu de notre taux d'épargne. Ce taux, malgré une légère tendance à la diminution, reste élevé. Le véritable problème réside dans l'orientation massive de l'épargne vers les titres obligataires au détriment des actions, d'où les difficultés de financement de l'économie française et la forte présence des investisseurs étrangers dans le capital de nos entreprises.

De plus, il ne serait pas simple de renforcer notre biais domestique : rappelons tout de même que la France représente 4 % de la capitalisation boursière mondiale et que la pure logique financière voudrait que nous reproduisions ce taux pour diversifier au mieux nos risques, alors que nous en sommes à quatre fois plus. Si, l'année dernière, nous avions été beaucoup plus présents sur les indices boursiers français, la performance aurait baissé de 15 %. Dans le même temps, les indices allemands augmentaient de 8 %. Nous nous en tenons donc à un principe financier on ne peut plus simple : ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C'est d'ailleurs ce qui explique que nous investissions dans des actifs – matières premières, immobilier, infrastructures, pays émergents – qui, pris séparément, sont un peu plus risqués que les actions : comme leur évolution est totalement décorrélée des autres marchés, ils réduisent le risque global du portefeuille.

Pour ce qui concerne les PME, il faut prendre en compte notre programme de capital-investissement, qui représente 1,5 milliard d'euros sur trois ans et qui est centré sur ce secteur. Je conviens toutefois que nous avons, comme le marché dans son ensemble, un léger penchant pour les grandes entreprises. En outre, les petites entreprises présentent plus de risques et ne sont parfois pas cotées.

Nous n'avons jamais investi dans des produits de titrisation ou des subprimes. Nous avons subi l'effet de la crise financière sur les grands indices boursiers mais nous n'avons connu aucune perte directement liée à ces actifs dangereux.

En annexe à sa délibération sur l'allocation stratégique, le conseil de surveillance fixe une liste de produits autorisés. Pour ce qui est des obligations, nous pouvons aller jusqu'à la notation BBB-. En effet, se limiter aux risques faibles reviendrait à investir dans la seule dette d'État des pays occidentaux. Or le conseil de surveillance a souhaité, à juste titre, que l'on puisse acheter de la dette de bonnes entreprises. Aujourd'hui, cette partie représente 30 % de notre portefeuille global de dette – soit les 6,9 % auxquels M. de Courson a fait allusion. Dans la limite de son ratio prudentiel, le FRR n'a aucune raison de concentrer ses investissements obligataires sur les titres d'État, privant ainsi les entreprises de ses capacités d'investissement.

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