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Intervention de Jean-Claude Viollet

Réunion du 15 octobre 2008 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Viollet :

Il faut faire attention à ce que l'on dit, surtout lorsque l'on est en situation de responsabilité. Je suis prêt à participer au débat sur la situation des parlementaires, y compris en public. Je suis député depuis onze ans, et en début comme en fin de mandat, je remets à la presse ma déclaration de patrimoine pour une éventuelle publication. Je suis donc prêt à participer au débat, mais je vous demande de ne pas faire de caricature, et surtout de ne pas prendre pour argent comptant ce qui circule sur Internet. En effet, ce que vous avez dit est faux et constitue une véritable attaque contre la démocratie.

Par ailleurs, la situation en Afghanistan, la dissuasion nucléaire, la politique de notre pays vis-à-vis de l'Europe ou de l'OTAN sont des questions de fond sur lesquelles un débat serait non seulement intéressant, mais également nécessaire. Nous n'en avons malheureusement pas le temps. Mais c'est le rôle des parlementaires de porter ce débat. Je le dis d'autant plus facilement qu'en ce qui concerne l'Afghanistan, je n'ai pas suivi la position de mon groupe. Je suis prêt à défendre publiquement mon point de vue, là où vous le souhaiterez. Je suis à votre disposition, à condition de laisser de côté la caricature et d'aller au fond des choses.

J'en viens enfin à la réforme du ministère de la défense, dont la portée générale, l'incidence sur le volume et la structure des forces, sur l'équipement, sur la situation des personnels civils, sur le maintien en condition opérationnelle et de soutien, entre autres, nous obligent, nous, parlementaires, à nous montrer particulièrement vigilants sur la façon dont elle est conduite. En particulier, nous devons nous intéresser aux économies promises, afin de vérifier qu'elles sont au rendez-vous et qu'elles seront bien réinvesties, comme l'engagement en a été pris, en faveur de la défense et d'elle seulement. Mon sentiment est qu'il ne faut pas opposer, dans cette affaire, les services étatiques et la possibilité d'une externalisation : l'un et l'autre sont des outils dans la caisse. Le problème est d'utiliser l'outil de la meilleure façon possible, en fonction de l'objectif poursuivi.

Ainsi, j'ai soutenu l'externalisation pour ce qui est de la base aérienne de Cognac, située dans mon département. Le bilan qui en est tiré aujourd'hui est positif, pour les forces comme pour l'industriel. Il faut dire que cette externalisation a été réalisée dans des conditions particulières, au terme d'un dialogue serré entre les deux parties. De même, au bout de neuf mois d'existence, le SIAé s'avère une vraie réussite, qu'il nous faut conforter – ce qui n'est pas garanti, compte tenu des orientations en cours. Les parlementaires doivent soutenir ce service, qui est au rendez-vous de l'excellence, du résultat en termes opérationnels, de la disponibilité et de la réduction des coûts.

Ces deux solutions donnent des résultats ; je ne veux donc pas les opposer, mais je veux rechercher, point par point, la meilleure réponse qui peut être offerte sur les plans économique, social, ou opérationnel en matière de défense. Qu'ils travaillent dans l'industrie ou pour l'État, les salariés tiennent à leur emploi. Et il est parfois possible de développer en complémentarité, par le biais d'un cercle vertueux, l'industrie et les services de l'État. Dans ce but, nous devons travailler encore davantage sur la mise en oeuvre de la réforme, y compris en ce qui concerne l'équilibre entre emplois militaires et emplois civils. C'est une véritable question, qu'il faut aborder sans tabou.

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