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Intervention de Hervé Morin

Réunion du 25 novembre 2008 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Hervé Morin, ministre de la défense :

Les drones sont l'une de mes priorités. En collaboration avec les Allemands et les Espagnols, nous avons lancé une étude de faisabilité d'un drone MALE – programme relevant essentiellement d'EADS –, mais je souhaite me donner le temps de la réflexion sur ce dossier. C'est pour cela que la loi de programmation manque de précision sur ce sujet. Le comité ministériel d'investissement sur les drones m'a soumis plusieurs hypothèses que je souhaite étudier attentivement. Au demeurant, je ne suis pas certain que le drone MALE proposé soit le plus pertinent ; d'autres solutions sont envisageables, notamment à partir de technologies israéliennes. Je vous propose de revoir cette question l'année prochaine, lorsque je connaîtrai les résultats de l'étude de faisabilité et le coût réel du programme. J'ajoute que, dans le cadre de l'Europe de la défense, nous avons confié à l'Agence européenne de défense des programmes de recherche sur l'insertion des drones dans l'espace aérien et sur les drones maritimes, avec l'objectif de mettre au point des appareils technologiquement plus avancés.

Dans le budget 2009, les crédits consacrés au MCO augmentent de 8 %, ce qui est considérable. Certes, certains matériels, en particulier les hélicoptères, connaissent des niveaux de disponibilité opérationnelle dramatiques : récemment, le taux de disponibilité des Super Frelon était de 14 % ! Cela dit, un taux de disponibilité de 50 à 60 % est acceptable si on le compare, par exemple, à celui des États-Unis en matière d'aviation de combat, alors que ce pays consacre des sommes considérables à sa défense.

Il est vrai que le coût d'entretien de certains équipements est très élevé. C'est le cas du char Leclerc. Actuellement, les crédits MCO sont consacrés d'une part aux treize chars Leclerc présents au Liban, et d'autre part à ceux utilisés lors de manoeuvres. Autrement dit, il ne reste pratiquement plus rien pour l'entretien des véhicules destinés à l'entraînement des soldats des régiments. Hors périodes de formation ou d'entraînement spécifiques, un conducteur de char dispose ainsi d'un quota de deux heures par an pour son entraînement sur un char Leclerc, ce qui pose un problème pour fidéliser les militaires du rang qui se sont engagés pour prendre les commandes d'un char ! Bien sûr, il reste les simulateurs…

La politique d'emploi et de gestion des parcs, qui a fixé de nouvelles règles en matière d'entraînement des forces, devrait nous permettre de réaliser des économies. Cela impliquera néanmoins de mutualiser certains matériels – nous l'avons fait pour les chars Leclerc en les mettant sous cocon –, afin que les militaires puissent effectuer les entraînements sur des équipements opérationnels.

Tout aussi importante est l'évolution de la structure industrielle du MCO. Nous allons procéder pour le matériel terrestre comme pour le naval et l'aéronautique, en en modifiant l'organisation – tant pour la maîtrise d'ouvrage déléguée que pour la maîtrise d'oeuvre industrielle. Nous disposerons ainsi d'un système plus efficace qui permettra que l'ensemble du matériel terrestre, qu'il appartienne à l'armée de terre, à l'armée de l'air ou à la marine, soit géré par une même structure.

Globalement, la situation du MCO est loin d'être dramatique, sauf pour certains matériels très anciens. Nous avons engagé des crédits supplémentaires, mais il reste à réorganiser certains secteurs, ce que nous allons faire dès 2009.

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