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Intervention de Frédéric Péchenard

Réunion du 13 mai 2009 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale :

L'excellent travail de la gendarmerie est loué en permanence, mais je m'efforce toujours de rendre également hommage à la police nationale car c'est mon rôle et parce qu'elle le mérite.

En mai 1968, la gendarmerie a rempli sa mission, mais l'essentiel du maintien de l'ordre a reposé sur les épaules des commissaires de la préfecture de police de Paris, des compagnies d'intervention et des compagnies républicaines de sécurité, qui sont restés nuit et jour face aux barricades pendant un mois. L'homme le plus marquant de mai 1968 fut le préfet Maurice Grimaud qui a posé les bases du maintien de l'ordre moderne en écrivant que « frapper un manifestant tombé à terre, c'est se frapper soi-même ». L'histoire de la police nationale est extrêmement récente puisqu'elle n'existe sous sa forme actuelle que depuis 1966, après la fusion de la préfecture de police avec la sûreté nationale.

Sur la participation du RAID à une mission au Kosovo, c'est le ministère des affaires étrangères qui avait demandé l'affectation permanente de cinq fonctionnaires. Je ne suis qu'un maillon de la chaîne hiérarchique ; la décision négative a été validée par la ministre de l'intérieur, après que j'en ai discuté avec son directeur de cabinet et le directeur général de la gendarmerie.

J'ai voulu rendre hommage à la gendarmerie mobile, force efficace et rustique qui sait évoluer dans des endroits difficiles. Les gendarmes mobiles ne sont pas mal payés puisqu'ils perçoivent l'indemnité journalière d'absence temporaire, au même titre que les CRS. En OPEX ou Outre-mer, les conditions de vie qui leur sont imposées ressemblent à celles d'autres militaires, comme les légionnaires ou les parachutistes. Les CRS ont, depuis leur création, toujours répondu présents lorsque la République et la démocratie étaient menacées, que ce soit à Villiers-le-Bel, pendant les émeutes de 2005, pendant la guerre d'Algérie ou en mai 1968. S'ils n'interviennent plus Outre-mer, c'est en partie en raison des conditions de casernement, mais aussi parce qu'en 1967 les opérations de maintien de l'ordre avaient fait plusieurs morts. Pour le maintien de l'ordre, le statut militaire de la gendarmerie constitue incontestablement un avantage.

Sur la localisation des bureaux, il me semble que les deux directeurs généraux bénéficient d'un même traitement et d'une considération réciproque. Il n'est pas question d'instituer un quelconque rapport hiérarchique entre nous. Je ne suis pas le chef de la gendarmerie et le directeur général de la gendarmerie n'est pas le chef de la police : c'est le chef de l'autre force de sécurité intérieure et je le considère comme mon égal.

Nous nous rencontrons très régulièrement : nous avons constitué un comité stratégique commun pour nous mettre d'accord et, quand nous n'y parvenons pas, le ministre de l'intérieur, autorité de tutelle, tranche.

J'attends deux choses du rapprochement : une autorité unique, celle du ministre de l'intérieur, et la proximité physique qui nous permettra de régler les problèmes à venir, notamment en ce qui concerne l'international. Nous disposons d'un réseau commun d'attachés de sécurité intérieure, c'est-à-dire des policiers et des gendarmes affectés en ambassade, dans une centaine de pays. Pour améliorer ce système, qui ne fonctionne pas parfaitement, une véritable stratégie doit être élaborée, ce qui demandera du temps.

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