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Intervention de Hind Khoury

Réunion du 13 janvier 2009 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Hind Khoury, déléguée générale de Palestine en France :

Nombre de ses enjeux donnant à ce conflit une dimension régionale, tous les pays de la région, notamment la Syrie, la Turquie et l'Iran, ont un rôle à jouer. En cela, le choix du président Sarkozy de chercher avec tous ces acteurs le moyen d'avancer m'a semblé opportune.

Il est clair que l'Iran, qui cherchait à être une puissance dans la région, y a trouvé des alliés par l'intermédiaire desquels mener ses confrontations. Isolé par les sanctions internationales qui ont suivi son coup d'État à Gaza, le Hamas a dû établir des relations avec l'Iran, avec lequel il avait peu de contacts jusque-là.

La Turquie, peut-être parce qu'elle est le pays laïc qui aurait le plus à perdre dans un « choc des civilisations », semble encline à assumer un rôle plus important en tant qu'état à majorité musulmane prônant un Islam modéré. Le président Abbas entretient des relations excellentes avec son gouvernement, très crédible pour de nombreux États de la région, et même aux yeux du Hamas.

L'Égypte conserve le rôle très important qu'elle a toujours joué dans le monde arabe et pour la cause palestinienne ; elle entretient des relations diplomatiques avec Israël et tout le monde arabe, et depuis quelques temps elle s'entremet entre le Hamas et le Fatah. J'espère que l'initiative franco-égyptienne sera couronnée de succès, mais on ne peut rien affirmer dans un contexte aussi instable : cela dépendra de la situation sur le terrain.

L'opposition entre le Hamas et le Fatah a connu des épisodes absolument terribles, et pour moi, qui connais le caractère paisible du peuple palestinien, inexplicables. Il est vrai que la jeune génération de Gazaouis n'a connu que la violence extrême, et que depuis 1967, la population de Gaza est composée à 80 % de réfugiés. Or, cette situation de réfugiés qui est la leur depuis 1948 est vécue comme une grande humiliation, qui n'a été transformée en capacité de résistance qu'au bout de quelques années. Déjà, en 1994, lorsque je travaillais à Gaza pour l'ONU, je me suis aperçue que je ne pouvais pas établir de contact, ne serait-ce que du regard, avec les réfugiés de Gaza, et cela m'a donné le pressentiment des horreurs auxquelles on assiste actuellement.

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