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Intervention de Hind Khoury

Réunion du 13 janvier 2009 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Hind Khoury, déléguée générale de Palestine en France :

Il existe en effet un risque de voir le conflit s'étendre à la Cisjordanie. Le gouvernement de Salam Fayyad fait de gros efforts pour éviter toute confrontation entre les Palestiniens et l'armée israélienne, le Premier ministre préférant le risque d'être très impopulaire à celui de voir la Cisjordanie connaître une troisième Intifada. Il y a dans la population une rage légitime, mais nous devons garder notre sang-froid : nous avons trop perdu dans les deux Intifada, notamment du fait de l'étranglement de l'économie par les barrages militaires. J'ignore si la situation restera longtemps sous contrôle, mais j'estime que le gouvernement de Fayyad a prouvé sa capacité à assurer la sécurité en Cisjordanie dans un contexte de crise, invalidant ainsi tout argument tendant à dénier à l'Autorité palestinienne la capacité d'être un partenaire à part entière des négociations avec Israël.

En ce qui concerne les élections en Palestine, la loi constitutionnelle comme la loi électorale de 2005, sous le régime de laquelle les députés du Hamas ont été élus, sont très claires : pour permettre la simultanéité des élections présidentielle et législatives, il faut, soit que le mandat du président Mahmoud Abbas, qui expirait normalement le 9 janvier, soit étendu jusqu'en janvier 2010, date de l'expiration du mandat du Parlement, soit que les élections législatives aient lieu dès maintenant.

Rappelant l'importance et l'urgence de restaurer l'unité du peuple palestinien, le président de l'Autorité palestinienne a demandé au Hamas de participer le plus tôt possible à un gouvernement d'unité nationale, qui aurait la charge, d'abord de prendre toutes mesures de sécurité propres à garantir un contrôle de la situation susceptible de satisfaire toutes les parties, puis de préparer les élections. Le gouvernement de Salam Fayyad est prêt à former ce gouvernement d'entente nationale dès demain, pourvu que nous ayons la garantie qu'il ne sera pas l'objet de sanctions comme l'a été le précédent gouvernement d'union nationale.

Vous m'interrogez sur l'opportunité d'envoyer, soit à l'intérieur, soit aux frontières de la bande de Gaza, une force internationale de maintien de la paix : bien sûr que nous sommes favorables à cette force d'interposition mais si nous demandons une protection internationale, qu'il s'agisse d'une force européenne, de l'OTAN ou de l'ONU, nous ne seront pas les seuls à nous prononcer sur ses modalités.

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