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Intervention de Nick Witney

Réunion du 21 novembre 2007 à 16h00
Délégation pour l’union européenne

Nick Witney :

a répondu que, s'il n'est évidemment pas possible d'avoir une politique de défense cohérente sur les plans industriel et technologique sans les grands programmes déjà engagés – tel Thalès –, il est néanmoins essentiel d'aider les pays comme la Pologne ou la Slovénie qui disposent d'ailleurs de personnels compétents dans des créneaux technologiques spécifiques dont la France ou le Royaume-Uni ne sauraient se priver.

Le successeur de M. Nick Witney devra quant à lui organiser le développement des nouveaux projets, notamment, celui des hélicoptères lourds et des satellites d'observation de nouvelle génération.

La défense européenne repose encore sur l'accord de Saint-Malo, conclu en 1998, entre le Premier ministre britannique et le Président de la République française. La PESD ne concerne pas réellement la défense territoriale mais la gestion de crises telles celles qui ont affecté le Congo, les Balkans ou l'Indonésie. L'Agence de défense européenne doit aider les États membres à accroître leurs moyens pour gérer ce type de situations. Le traité réformé ne change pas grand-chose à cela. Il n'est pas question d'assurer une défense antimissiles sur le territoire européen même si ce problème doit être évoqué sur le plan politique tant les populations s'interrogent sur leur sécurité.

M. Nick Witney est d'accord avec M. Pierre Lellouche pour considérer que la France et le Royaume-Uni doivent travailler ensemble. L'accord de Saint-Malo a d'ailleurs été un jalon important, tout comme la politique en matière de missiles. Sans doute est-il possible de songer, pour l'avenir, à une coopération sur les porte-avions. M. Gordon Brown, semble-t-il, tient à faire approuver d'abord le traité modificatif à la Chambre des Communes afin d'éviter un référendum.

Selon M. David Milliband, la puissance et l'influence de l'Europe ne reposent pas tant sur ses forces armées que sur ses valeurs et son exemplarité. L'Europe ne sera pas une superpuissance au sens où les Etats-unis le sont, dans le cadre d'un gouvernement fédéral par exemple. Il ne s'agit pas pour lui de prétendre que l'Europe doit moins s'affirmer : l'Europe doit parler d'une voix et agir en fonction de ses propres moyens.

S'agissant du renseignement, le partage des informations ne participe pas de la politique européenne de défense, malgré les nécessaires coopérations entre les différents pays. Même si la sécurité constitue légitimement une préoccupation majeure pour les Européens, l'Europe ne saurait être repliée sur elle-même. Les événements en Afrique ou à ses frontières la concernent au premier chef.

Le seul drone européen actuellement opérationnel est produit par Safran ; le ministère britannique de la défense a conclu un accord avec Thalès ; des entretiens sont en cours entre la France et l'Allemagne et les Espagnols ont un projet. La manière d'agir, en la matière, est assez typique de l'Europe puisqu'elle se caractérise par un morcellement des politiques et des duplications – c'est même un cas d'école – alors qu'il faudrait au contraire faire montre d'un peu plus de cohérence. L'Agence peut jouer un rôle sur ce plan-là. Enfin, le défi qui se pose actuellement est de parvenir à faire voler les drones dans des zones très strictes : surveillance des frontières, inspections d'infrastructures critiques etc.

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