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Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 21 novembre 2007 à 16h00
Délégation pour l’union européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

a estimé spécieuse l'argumentation en matière de ballistic missile defense ou BMD. Il n'est pas possible, après trois années passées à la tête de l'Agence, d'expliquer que la PESD n'étant pas en charge de la défense des Européens, mais uniquement d'interventions éventuelles à l'extérieur, la défense antimissiles est hors du champ de compétences de l'AED. Ce n'est pas en parlant ainsi de défense européenne que l'on obtiendra un soutien populaire.

La Grande-Bretagne et la France représentent à elles seules plus de la moitié du budget total des dépenses militaires des pays concernés et 80 % de l'effort de recherche et développement. Tout le système repose donc sur la volonté de ces deux pays d'avancer ensemble. Or, depuis le départ de M. Tony Blair, tous les signaux que nous recevons de Londres sont négatifs. Un éclairage de la position britannique aujourd'hui peut-il être donné ?

La sécurité étant, par ailleurs, un objectif clé de l'Europe, pourquoi – à l'exemple des critères de convergence en matière de politiques économiques – ne pas fixer comme objectif à tous les pays membres de dépenser autour de 2 % du PIB en matière de défense, ce qui permettrait à l'Agence d'aller au-delà de ses objectifs, qui sont modestes, pour ne pas dire médiocres, et qui traduisent une absence totale de volonté ?

En outre, ces dépenses militaires étant des dépenses d'investissement en matière de sécurité, elles ne doivent plus entrer dans les critères du déficit budgétaire tel que définis par le traité de Maastricht.

Enfin, on n'avancera pas en matière de marché commun de l'armement en Europe si on ne touche pas à l'article 296 du traité, à moins de vouloir faire le lit des industries américaines. Telles sont les conditions élémentaires à réunir si l'on veut briser toutes les résistances de nature politique en matière de défense européenne.

Le Président Pierre Lequiller, revenant sur la question de la position britannique actuelle, a rappelé que M. David Milliband, secrétaire d'Etat britannique aux affaires étrangères et européennes, vient de déclarer que si d'autres superpuissances, telles que la Chine ou l'Inde, émergeaient à côté des Etats-Unis, l'Union européenne ne pourrait aspirer qu'à être une puissance régionale modèle, et non une superpuissance. Or telle ne peut être notre ambition.

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