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Intervention de Nick Witney

Réunion du 21 novembre 2007 à 16h00
Délégation pour l’union européenne

Nick Witney :

, après avoir indiqué que, nécessité faisant loi, sa prochaine fonction au sein d'un think tank sur les relations internationales à Paris lui permettra d'apprendre le français, a estimé, en qualité de premier responsable de l'Agence européenne de défense, que celle-ci a connu quelques succès en tant que structure, ne serait-ce que par la composition de son personnel, où plus de vingt nationalités sont représentées, ou même par le fait qu'elle ne soit pas devenue une « usine à gaz ». Au contraire, ses résultats sont conformes aux grands objectifs qui ont présidé à sa fondation, qu'il s'agisse de travailler avec les Etats membres pour s'assurer que les budgets de la défense en Europe sont dépensés à bon escient, de créer les capacités de défense nécessaires au XXIe siècle ou d'encourager une meilleure mise en commun des moyens et des ressources.

Il s'est agi, à la fois, de s'inscrire dans des perspectives de long terme et d'aboutir, sur le plan pratique, à des résultats à court terme.

S'agissant du long terme, deux documents importants ont permis de rassembler les différents points de vue : le rapport « Long term vision », publié en 2006, et l'été dernier, le Plan d'action européen sur les capacités, qui doit être finalisé pour l'été prochain.

Pour ce qui est des résultats plus tangibles, la mise en place d'un marché de l'équipement de la défense plus européen a été encouragée afin de parvenir à un meilleur rapport entre l'offre et la demande. La plupart des ministres de la défense se sont ainsi mis d'accord sur un code de conduite en matière de marchés publics auquel les industriels du secteur devront se conformer. Le site Internet de l'Agence publie à cet égard des appels d'offres à hauteur de dix milliards d'euros qui s'adressent aux entreprises dans toute l'Europe.

De même, un premier effort a été lancé en matière de recherche et technologie avec la création, pour l'élaboration de projets communs, d'un fonds spécialisé, abondé en fonction des efforts de recherche de chacun des contributeurs. Ce premier fonds, qui tend à mettre en commun les ressources intellectuelles, semble rencontrer un grand succès. Pour ce qui est de sujets plus spécifiques, tels que l'équipement de l'infanterie ou les drones aériens (« Unmanned Air Vehicle » - UAV), de plus petits groupes se rassemblent pour coopérer. Cela étant, les projets communs ne sont pas assez nombreux.

Finalement, et contrairement à ce que l'on aurait pu croire au départ, l'accord de vingt-six ministères de la défense a été plus facile à obtenir pour ce qui est de la vision stratégique que le versement de quelques sous par les budgets nationaux. On sent comme une force d'inertie : outre le fait que les différents ministères sont engagés dans des projets à long terme, ces mêmes structures sont très conservatrices. Or, sans détermination politique bien affirmée, la machine qu'est la défense a tendance à se mouvoir très lentement. Tel est du moins l'enseignement que l'on peut tirer d'une expérience de trois ans à la tête de l'Agence.

Avec l'arrivée du Président Sarkozy, de nouvelles idées sont apparues, qu'il s'agisse de la publication du Livre blanc, de la relance de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) ou de la possibilité d'un rapprochement avec l'OTAN. C'est là une dynamique qui peut permettre d'aller de l'avant. Les personnels de l'Agence attendent d'ailleurs avec grande impatience la présidence française du second semestre 2008.

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