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Intervention de Charles édelstenne

Réunion du 10 décembre 2008 à 10h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Charles édelstenne, président du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales :

Bien que je sois convaincu de l'approche européenne, je ne peux que critiquer la démarche qui est retenue. Je pense qu'il n'y aura plus de grand programme européen qui ne soit pas développé en coopération car, indépendamment des considérations économiques, il ne peut en être autrement sur le plan politique. Dès lors, l'industrie doit s'adapter et s'organiser pour minimiser les surcoûts liés à la coopération.

En ce qui concerne les marchés, différentes propositions se font jour. La première est franco-germano-espagnole, via EADS, et la presse laisse entendre qu'elle n'est pas facile. Les difficultés vont demeurer : la concurrence est déjà forte au sein d'un même État mais lorsqu'elle existe entre plusieurs États, elle prend une coloration éminemment politique et oblige les autorités politiques à s'impliquer. Ce n'est pas la meilleure manière de faire de l'industrie. La répartition des tâches pour la construction de l'Eurofighter, qui a conduit à l'écart de coût que l'on sait, est purement politique car chaque pays a voulu apprendre à faire ce qu'il ne savait pas faire sur fonds publics. Il faut des coopérations intelligentes à l'image de celles intervenues avec l'Allemagne pour l'Alpha Jet, avec le Royaume-Uni pour le Jaguar ou avec six pays européens pour l'Atlantique. Ces avions avaient des prix normaux et nous avons pu les exporter. Mais il y avait un seul maître d'oeuvre qui dirigeait les opérations et une vraie répartition industrielle.

En ce qui concerne l'industrie, je suis gêné par l'attitude excessivement volontariste de la France. Nous faisons beaucoup d'efforts sans en retirer les bénéfices attendus. Dans une guerre, et nous livrons bien une guerre économique, il faut commencer par renforcer nos bases, c'est-à-dire en l'espèce renforcer notre industrie de défense. La Suède, le Royaume-Uni ou l'Italie ont fait ce choix. Nous avons fait rigoureusement l'inverse au nom de la nécessité de bâtir une Europe de l'industrie.

Il existe pourtant d'excellents contre-exemples comme Thalès. Au Royaume-Uni, la société a racheté des sociétés, sans faire de fusion. Résultat : une industrie anglaise avec un actionnariat français. Je comprends et j'approuve cette démarche car elle est en prise avec le souci de la réalité industrielle.

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