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Intervention de Catherine Bréchignac

Réunion du 1er avril 2009 à 16h15
Commission des affaires économiques

Catherine Bréchignac :

Je suis avant tout scientifique, et plus précisément physicienne. J'ai fait une thèse en physique atomique. Ensuite, après un post-doc au Canada, j'ai développé en France le thème des clusters, petites particules qui sont des édifices comprenant de quelques atomes à quelques centaines, voire quelques milliers d'atomes, et qui ont été les éléments précurseurs des nanoparticules. J'ai donc travaillé sur les nanoparticules avant l'invention de ce mot, et j'ai d'ailleurs fait partie de la commission Clinton qui l'a choisi. Je continue à travailler dans mon laboratoire une journée et demie par semaine – le vendredi et le samedi matin – car j'estime nécessaire de conserver un pied dans la recherche.

Par ailleurs j'ai enseigné, jamais en France, mais aux Etats-Unis, au Georgia Institute of Technology (Georgia Tech) d'Atlanta. En France, je me suis davantage consacrée à des tâches de supervision telles que la direction de mon laboratoire, et au CNRS la direction scientifique pour les mathématiques et la physique, puis la direction générale et maintenant la présidence. Je suis également présidente du conseil d'administration du Palais de la découverte, et récemment, j'ai été élue présidente de l'ICSU, le Conseil international pour la science, organisation non gouvernementale qui réunit 131 pays et 30 unions scientifiques internationales. J'ai donc toujours fait en sorte d'associer activité scientifique et responsabilité autre.

Pourquoi suis-je candidate à la présidence du Haut conseil des biotechnologies ? Pour être franche, le ministre d'État chargé de l'écologie, M. Jean-Louis Borloo, m'avait déjà sollicitée, et j'avais refusé, ayant beaucoup d'autres occupations. Puis la candidature de M. Darlix vous a été soumise, et vous avez émis un avis défavorable. Aujourd'hui, c'est surtout par sens civique que j'accepte de me présenter. Lorsqu'à la suite du Grenelle de l'environnement vous avez adopté la loi qui a créé ce Haut conseil, je me suis dit que cette fois, la France ne réagissait pas avec retard, et que l'idée de réunir dans une même instance un comité scientifique et un comité éthique, économique et social était excellente. En effet, comme je peux le constater dans le domaine des nanotechnologies, la société a beaucoup plus peur de la technologie que du savoir ; la technologie, ou le savoir-faire, font peur quand ils précèdent le savoir. Il m'a donc paru important de faire en sorte que cette instance fonctionne.

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