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Intervention de Daniel Garrigue

Réunion du 5 novembre 2008 à 9h00
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Garrigue :

Je voudrais d'abord, monsieur le ministre, exprimer un regret : étant donné que nous ne débattons déjà que peu de la politique étrangère de la France, l'examen du budget du ministère des affaires étrangères était traditionnellement l'occasion d'avoir ce débat dans l'hémicycle, et ce que nous faisons ici en commission élargie ne saurait en tenir lieu.

On ne peut que saluer le volontarisme de la politique étrangère de la France, qui s'exprime tout particulièrement à travers la présidence française de l'Union européenne, à l'occasion notamment de la crise géorgienne ou de la crise financière. Un certain nombre de clarifications sont cependant nécessaires, notamment en ce qui concerne notre politique étrangère et de défense en Europe. J'ai noté qu'il y a quelques jours, à Moscou, le Président de la République avait évoqué la nécessité de revitaliser l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. C'est une perspective tout à fait positive, et on peut se demander pourquoi on avait laissé l'OSCE dépérir ces dernières années.

En revanche, en ce qui concerne le retour dans l'organisation intégrée de l'OTAN – un sujet qui préoccupe également nombre de mes collègues de la majorité –, je ne suis pas du tout convaincu par vos dénégations.

Une telle initiative pose de nombreuses questions. D'abord, elle aurait plutôt pour effet d'affaiblir la position de la France sur la scène internationale. Le retrait de l'organisation, jamais remis en cause depuis les années soixante, avait en effet représenté, en dehors de l'aspect militaire, une force pour la diplomatie française. On affirme que la réintégration de notre pays lui permettrait de mieux dialoguer avec ses partenaires européens. Mais ce qu'attendent ces derniers, c'est que la France parle de l'Europe, non qu'elle prenne d'autres habits pour faire des propositions.

Enfin, l'OTAN n'inclut pas seulement les Européens, mais aussi les États-Unis. Or, quand ces derniers s'apprêtent à déployer un réseau de défense antimissile sur le territoire européen, ils le font en dehors de l'OTAN, ce qui signifie que, pour eux, l'organisation n'est qu'un instrument. Par conséquent, revenir dans l'organisation intégrée serait accepter un marché de dupes. S'agit-il d'une volonté fermement arrêtée, ou ne faut-il y voir qu'un ballon d'essai sans lendemain ? Cette dernière hypothèse nous rassurerait.

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