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Intervention de général d'armée Jean-Louis Georgelin

Réunion du 13 janvier 2009 à 17h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Jean-Louis Georgelin :

Nous ne rejoignons pas le commandement intégré de l'OTAN, mais nous allons y participer pleinement, sous réserve que le Président de la République confirme la décision, ce qui semble vraisemblable. Compte tenu du poids militaire de la France dans l'Alliance et de sa participation aux opérations, nous devons revendiquer un positionnement équivalent à celui du Royaume-Uni pour les postes de responsabilité dans les états-majors, c'est-à-dire environ vingt-six étoiles, contre deux aujourd'hui, sachant qu'une étoile est en principe accompagnée d'une cinquantaine d'hommes. Cette opération doit être financée par la masse salariale prévue dans la LPM. Je rappelle au passage que le Parlement sera amené à débattre de la question.

Une LPM n'est ni une maquette ni l'accolement de cinq ou six budgets successifs, mais la définition aussi précise que possible d'une politique militaire sur laquelle s'engagent le Président de la République et le Gouvernement, avec l'aval du Parlement. Il n'est pas choquant que la LPM vive. Elle connaît d'ores et déjà, c'est vrai, un événement important avec le plan de relance. Je ne dirai pas qu'elle est caduque, mais qu'elle vit.

Avant la maîtrise des coûts, l'important est le respect des obligations contenues dans la loi. La performance de la LPM 1997-2002, par exemple, a été obérée par les bourrages successifs, c'est-à-dire l'introduction dans l'enveloppe de dépenses imprévues qui ont décalé les programmes : dès le premier budget, sous le premier gouvernement Juppé, 2 milliards de francs du BCRD – le budget civil de recherche et développement – ont été glissés dans l'enveloppe. Jusqu'en 2002, 3 milliards de francs disparaissaient chaque année de programmes au profit des OPEX. Ce non-respect de la parole de l'État nourrit la dérive des coûts.

Par ailleurs, une LPM est élaborée sur la base de l'évaluation du coût des programmes d'armement, avant les négociations réelles. Il faut admettre l'existence d'un delta entre les hypothèses de départ et la réalité des coûts. Nous avons d'ailleurs parfois de bonnes surprises qui équilibrent l'ensemble.

Surtout, les LPM ont tout de même permis à la cinquième République de maintenir des capacités militaires dont nous n'avons pas à rougir et qui assurent une certaine cohérence entre la voix de la France sur la scène internationale et l'outil militaire qui la soutient, avec notamment une capacité de dissuasion. Tout n'est certes pas parfait, mais nombre de nos collègues étrangers nous envient ce système, qui joue un rôle efficace de garde-fou.

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