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Intervention de général d'armée Jean-Louis Georgelin

Réunion du 13 janvier 2009 à 17h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Jean-Louis Georgelin :

Les coûts de la réforme ont été intégrés. La loi prévoit que 2,5 milliards seront consacrés aux restructurations, dont 1 milliard d'euros pour la manoeuvre des ressources humaines, notamment aux incitations au départ, et que 1,2 milliard d'euros sera consacré aux restructurations d'infrastructures. La France a des ambitions fortes. Les moyens financiers engagés doivent par conséquent en être à la hauteur. Nos ambitions militaires sont souvent financées au plus juste et nos marges de manoeuvre extrêmement réduites. Il y a, par exemple, matière à inquiétude en ce qui concerne le financement de notre pleine participation à l'OTAN. Quant au coût des restructurations, il n'est pas connu précisément. Les objectifs chiffrés de la RGPP, passés au crible du terrain, sont-ils réalistes ? L'effort d'intégration des coûts est indéniable mais tout a été calculé au plus juste.

La question rituelle de la gouvernance me plonge toujours dans des abîmes de réflexion. L'amélioration de la gouvernance du ministère ne changera rien aux grands problèmes de la défense, notamment à celui du suivi des programmes d'armement. Les retards de l'A400M, par exemple, ne sont pas imputables à notre gouvernance ; c'est à l'évidence un problème de politique industrielle au sein de l'entreprise concernée. On peut toujours affirmer que telle responsabilité devrait échoir à telle autorité plutôt qu'à telle autre. En vérité, les choses iraient beaucoup mieux si le nombre d'acteurs intervenant sur ces sujets était réduit. Les difficultés de gestion des programmes ne seront pas réglées par des changements de gouvernance, mais si les crédits prévus sont au rendez-vous des budgets de la défense. Au demeurant, en matière de crédits d'investissement, la France est beaucoup plus performante que ses partenaires, à commencer par les États-Unis, et le ministère de la défense français est l'un des plus efficaces dans ses contrôles. Enfin, il convient de conserver à l'esprit que le ministère de la défense conduit des opérations de guerre.

Le débat sur le copilotage du programme 146 a été tranché. Le CEMA est seul en mesure de dire au ministre ce dont les armées ont besoin et le délégué général pour l'armement est le seul à détenir les compétences pour négocier avec les industriels. C'est ce qui explique ce copilotage, qui fonctionne parfaitement.

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