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Intervention de Nicole Mosconi

Réunion du 11 décembre 2007 à 18h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Nicole Mosconi :

a observé qu'elle a pris pleinement conscience de l'importance de la mixité en discutant avec des collègues espagnols pour qui la non-mixité était liée à la période de Franco et l'avènement de la mixité une réelle libération.

Les pays qui refusent aujourd'hui la mixité ne sont pas des pays de liberté et ne reconnaissent pas le principe d'égalité des hommes et des femmes. La mixité scolaire est un principe politique qui affirme l'accès de toutes et tous à tous les savoirs. C'est un principe de liberté et d'égalité, tel qu'il figure dans notre Constitution française, c'est en outre un principe moderne allant de pair avec la démocratie. Les sociétés dites traditionnelles imposent la séparation des hommes et des femmes en dehors du monde privé. Or, l'école est l'entrée dans le monde public. Les filles et les garçons, c'est-à-dire les futures femmes et les futurs hommes, doivent s'y retrouver ensemble.

L'Église catholique a beaucoup évolué à ce sujet en France. Une étudiante qui voulait faire sa thèse sur les établissements mixtes et non mixtes en France s'est adressée à l'enseignement privé catholique. Ayant été prise pour une mère d'élève, on lui a expliqué l'importance de la mixité pour l'éducation des enfants !

Sur un plan concret, la mixité est une condition nécessaire à l'égalité des sexes mais non suffisante. Les difficultés rencontrées dans certains établissements mixtes ne concernent pas uniquement les quartiers sensibles. Elles viennent du fait que la mixité a été introduite pour des raisons économiques, au moment où la scolarité a été prolongée jusqu'à seize ans sans avoir été véritablement pensée. Cela correspondait, bien sûr, à une évolution des moeurs et de la société, évolution qui rendait la mixité envisageable.

Après la création de l'enseignement secondaire de jeunes filles, à partir des années 1900, une réflexion a été menée sur la mixité, appelée « coéducation » à l'époque. Certains sont allés aux États-Unis et ont constaté que les établissements mixtes ne fonctionnaient pas si mal que cela. Ils ont finalement dit non à la mixité mais on sent que ces Républicains plus ou moins anticléricaux sont gênés car, en se déclarant défavorables à la mixité, ils défendent la même position que les catholiques américains. Ils expliquent ce paradoxe de la manière suivante : en Amérique, comme le protestantisme est prépondérant dans la société, il y a plus de liberté et de liens entre les hommes et les femmes que dans la société française, qui est à prépondérance catholique et où prime encore la séparation.

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