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Intervention de Gérard Mestrallet

Réunion du 19 septembre 2007 à 15h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Gérard Mestrallet :

revenant sur la question du long terme, a souligné que le caractère privé d'un groupe ne lui interdit nullement de s'inscrire dans la longue durée. Ainsi, Suez a signé en Chine des contrats de cinquante ans. Pour investir dans une centrale nucléaire, il faut prendre en compte dix ans de construction, soixante ans de durée de vie et vingt ans de démantèlement, soit près d'un siècle. Pour les barrages, la perspective est de deux ou trois siècles.

De ce point de vue, le mariage avec GDF apportera à Suez deux éléments importants et de stabilité et de visibilité : d'abord la participation de l'État à hauteur de 35 % (même si celle-ci n'est pas forcément bien perçue de tous les actionnaires) ; ensuite la dimension du nouveau groupe, qui lui confère une capacité d'investissement considérable sans avoir à recourir à l'État ni aux autres actionnaires. Les investissements dans les grandes infrastructures et les grands réseaux gaziers et dans les capacités de génération électriques, notamment nucléaires, s'en trouveront facilités. La capacité de négocier avec les pays producteurs de gaz des contrats portant sur des volumes très importants et sur des durées très longues sera également accrue.

Suez a conclu récemment avec le Yémen un accord par lequel le groupe s'engage à acquérir pendant vingt ans le tiers de toute la production de gaz liquéfié de ce pays. À l'avenir, les contrats pourront porter sur des volumes encore plus importants.

S'agissant de la valorisation de Suez Environnement, évoquée par M. Cahuzac, les éléments de calcul ont été intégralement communiqués. Ils ont permis d'aboutir à la parité retenue (0,95 action GDF pour une action Suez).

En ce qui concerne les réactions soulevées par la fusion en Belgique, il faut rappeler que l'annonce de cette opération a été annoncée quelques mois après que Suez eut pris le contrôle à 100 % d'Electrabel, au terme d'un accord (« Pax electrica I ») passé avec le gouvernement belge. Dès lors, l'État français devenait actionnaire d'un groupe contrôlant les centrales nucléaires de Belgique. Ces nouveaux éléments ont donné lieu à une nouvelle discussion et à un nouvel accord, « Pax electrica II », comportant une série d'engagements mutuels. Ces engagements restent valables, dans la mesure où les nouvelles modalités de la fusion ne changent rien pour la Belgique.

La situation en Espagne est très différente. Le partenariat engagé par Suez avec Gas natural n'en est qu'à ses débuts (le groupe ayant pris 11 % du capital) et n'est assorti d'aucune intention hostile. Il faut savoir qu'en cent cinquante ans Suez n'a jamais mené d'opération hostile. Au demeurant, dans un secteur aussi sensible que celui de l'énergie, de telles opérations n'ont pas lieu d'être : les échecs systématiques de ces dernières années l'attestent suffisamment. Le grand partenaire de Suez en Espagne est la Caixa de Barcelone et le groupe ne fera rien qui puisse gêner ce partenariat.

S'agissant maintenant des synergies fiscales, Suez a des reports fiscaux déficitaires résultant d'anciennes pertes immobilières des banques du groupe. Ces pertes seront récupérées par le nouveau groupe, qui les utilisera au fil du temps comme l'entité Suez projetait de le faire. Les reports fiscaux s'élèvent à 3 milliards, si bien que l'impôt représente environ 1 milliard. Mais il ne s'agit nullement d'un surplus généré par la fusion.

La nouvelle organisation managériale du groupe avait été mise au point et rendu publique l'année dernière : Suez-GDF sera dirigé par un conseil d'administration dont le président-directeur général sera l'actuel président-directeur général de Suez. M. Cirelli sera vice-président du conseil d'administration et directeur général délégué de la société. Il a été convenu qu'un certain nombre de décisions seraient prises d'un commun accord.

En matière de stock options, toutes les informations sont publiques. Suez distribue actuellement des stock options à 2 500 personnes et des actions dites « de performance » à 1 500 personnes supplémentaires. Dans le cadre d'un pacte social signé avec toutes les organisations syndicales européennes du groupe, la distribution d'environ quinze actions gratuites à chaque salarié dans le monde est prévue. Les sommes en jeu représentent 0,2 % du capital.

Le Président Didier Migaud a demandé à M. Mestrallet quelle était la valorisation de Suez Environnement.

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