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Intervention de Jean-François Cirelli

Réunion du 19 septembre 2007 à 15h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Jean-François Cirelli :

répondant tout d'abord aux questions sur les perspectives d'avenir, a fait valoir que les activités du groupe ne pouvaient s'inscrire que dans le long terme. Que l'entreprise soit publique ou privée, il s'agit d'une préoccupation constante dans le domaine de l'énergie. La semaine dernière, le comité exécutif de GDF a pris des décisions qui engagent l'entreprise jusqu'en 2032.

La stabilité à laquelle aspire le secteur énergétique relève cependant du voeu pieux : depuis 2006, le Parlement français a voté pas moins de six lois le concernant, et aujourd'hui une nouvelle directive se profile à l'horizon.

Il est à noter que les risques que l'entreprise endosse après les avoir appréciés financièrement sont de plus en plus forts, notamment dans des zones difficiles. Le rôle du régulateur est à cet égard essentiel : si celui-ci décide de réduire la rémunération de la société sur ses réseaux, on ne s'étonnera pas que le groupe décide de moins investir dans la distribution. Après une première baisse de la rémunération il y a un an, une nouvelle négociation va se tenir. Tous les parlementaires ont rencontré des cas de refus d'installation de desserte de gaz en raison d'un BI (bénéfice sur investissement) négatif : en effet, GDF doit être en mesure de prouver au régulateur français que ses investissements sont rentables. La prise en compte du couple risquerémunération est donc très importante.

Il n'en reste pas moins que le nouveau groupe, très peu endetté, aura une capacité d'investissement considérable. Il bénéficiera d'un cash flow très important, l'« EBITDA » résultant de l'addition des chiffres des deux sociétés s'élevant à plus de 11 milliards d'euros en 2006. Sa capacité annuelle d'investissement devrait évoluer entre 7 et 11 milliards par an.

Ces investissements concerneront d'abord la France et la Belgique. À titre d'exemple, les investissements actuels dans la distribution de gaz en France dépassent 800 millions d'euros par an. D'autres investissements seront consacrés aux centrales électriques. Les plus onéreux concernent l'exploration-production, où le plus petit ticket d'entrée coûte au minimum un ou deux milliards d'euros.

En dix ans, le groupe Gaz de France a réussi à devenir un interlocuteur reconnu dans l'exploration-production. Il est faux de dire que ce n'est qu'une entreprise de distribution. La production actuelle de GDF représente à peu près 10 % de celle de Total. L'entreprise travaille essentiellement pour le marché français mais elle est aussi opérateur en Norvège, seul pays européen où la production de gaz est assurée pendant au moins quinze ans. En Algérie, GDF a découvert un très grand gisement et espère pouvoir annoncer avant la fin de l'année la commercialité de ce gaz. Des explorations ont lieu en Égypte. D'autres projets visent le Kazakhstan, pays stratégique pour l'avenir. L'objectif est à chaque fois de trouver des hydrocarbures (le portefeuille de GDF étant composé aujourd'hui de 75 % de gaz et de 25 % de pétrole) pour alimenter le marché européen.

S'agissant des contrats à long terme, la Commission a tenté de s'y opposer par le passé, mais elle dirige désormais son tir, non pas vers les contrats d'approvisionnement avec des fournisseurs comme Gazprom ou Sonatrach, mais plutôt vers les contrats passés entre les entreprises et leurs Stadtwerke ou leurs grands clients, et ce essentiellement en Allemagne.

En ce qui concerne EDF-GDF Distribution, la multiplicité des interlocuteurs résulte d'une obligation légale. La quasi-intégralité des clients de GDF n'opèrent pas la distinction entre le contenu (les molécules) et le contenant (les tuyaux et le compteur), mais, de fait, le propriétaire du contenu ne peut plus avoir aucun contact avec le commerçant qui vend le contenu. Auparavant, le chef de centre EDF-GDF était l'interlocuteur unique au niveau du département.

Pour ce qui est du statut des personnels, le caractère public ou privé de l'entreprise est sans incidence juridique : les personnels de GDF comme ceux de Suez ont un statut de branche et ce statut sera conservé.

La recherche, évoquée par M. Michel Bouvard, est en effet un axe essentiel. Parmi les grands sujets figurent la capture et la séquestration du CO2, que GDF réalise pour l'instant aux Pays-Bas, les économies d'énergie et la maîtrise de l'énergie, ainsi que les nouvelles chaudières électrogènes.

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