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Intervention de Christine Albanel

Réunion du 27 octobre 2008 à 17h00
Commission élargie

Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication :

Il y a en effet une disparité très grande entre le budget consacré au spectacle vivant et celui consacré aux arts plastiques : le budget consacré au spectacle vivant est de 640 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 15 millions d'euros que j'ai évoqués. Mais le spectacle vivant, c'est aussi de l'emploi et du développement économique.

Avec une dotation de 54 millions d'euros, et 59 millions d'euros d'autorisations d'engagement, les arts plastiques représentent quelque chose qui n'est pas de même nature. Il faut cependant créer des conditions de développement du marché de la place de Paris, créer des lieux d'exposition et d'événements.

Depuis des années, la France n'a pas travaillé pour ses artistes, au contraire des pays étrangers. Des événements comme La Force de l'Art, Monumenta, doivent être l'occasion d'y remédier. La moitié des artistes qui sont exposés lors de ces événements doivent être Français : ce sont des moments de focalisation sur ces artistes.

Parallèlement, l'État investit pour créer les FRAC de la seconde génération – institutions innovantes dont la vocation est non de devenir des musées, mais de prendre des risques et de constituer des collections.

S'agissant du livre, les crédits sont reconduits en raison de l'effort demandé à la BNF, à l'instar des grands établissements publics. Par ailleurs, l'accent est mis sur l'édition et sur tout ce qui peut créer les conditions du développement de l'industrie culturelle. L'objectif est également de préserver notre réseau de librairies, dont le rôle est à mes yeux crucial. Elles ne doivent pas connaître le sort tragique des disquaires, dont le nombre est devenu dérisoire en France.

En ce qui concerne le Palais de Tokyo – et je réponds également à Mme de Panafieu –, je le répète, il faut conforter le site de création contemporaine et, peut-être, réfléchir à la façon d'accroître son autonomie. Le Centre Pompidou est affectataire de l'ensemble du site, ce qui n'est pas absurde : la présence dans ce lieu d'un opérateur puissant comme celui-ci est pertinente. Mais il serait dommageable que le futur Palais de Tokyo ne soit qu'une annexe, un département du Musée d'art moderne. D'où l'idée d'un organisme associé, suffisamment indépendant, doté d'un conseil d'administration réunissant toutes les sensibilités. J'ai demandé, dans ce but, que soient mis à l'étude un statut juridique et un programme financier. Nous consacrerons à ce projet 1 million d'euros dans les deux prochaines années. Par la suite, des expositions de préfiguration seront organisées, avant la fermeture pour travaux de la deuxième partie du Palais.

C'est vrai, il faut montrer les oeuvres à l'extérieur. J'y suis favorable, car de telles expériences sont toujours très intéressantes. Claude Goasguen m'a justement demandé l'autorisation de présenter des sculptures au Trocadéro. C'est une très bonne idée que d'aller ainsi à la rencontre des visiteurs.

Mme Marland-Militello a également évoqué le dossier de la numérisation de nos musées. Le processus est en cours : un fonds déconcentré d'appel à projets pour la numérisation a été constitué, doté de 3 millions d'euros.

En ce qui concerne l'INRAP, son problème, depuis le début, est de ne pas réellement disposer de fonds propres, car le produit de la taxe qui lui a été affectée s'est avéré moins important que prévu : 69,1 millions d'euros – et sans doute l'équivalent en 2008 – contre 80 millions attendus. Nous essayons d'améliorer le recouvrement de la taxe et d'en augmenter le produit.

L'INRAP souffre aussi d'une contradiction entre les exigences scientifiques, qui demeurent importantes au vu des découvertes qui sont faites, et le développement économique lié aux grands chantiers. Il est exact que ce sont les DRAC, et non l'INRAP, qui instruisent les dossiers. Or, je le rappelle, seuls 6,7 % de ceux-ci font l'objet d'une prescription de diagnostic. Au total, 1,5 % des dossiers d'aménagement soumis à l'instruction des DRAC donnent lieu à des fouilles. Bien sûr, pour les personnes concernées, cela peut faire beaucoup.

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