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Intervention de Françoise Renard

Réunion du 18 février 2009 à 11h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Françoise Renard, adjointe au directeur des relations sociales de la Société générale :

Il est sans doute plus facile d'aborder ces sujets dans le secteur bancaire que dans un secteur très masculin, où l'intégration même des femmes dans certains métiers se révèle plus compliquée. Cela dit, même chez nous, dans certains métiers, il serait encore nécessaire de féminiser les équipes. La faible présence des femmes dans certains métiers comme l'audit et l'inspection peut être liée à des contraintes comme les déplacements qui font que ces postes ont été longtemps moins souvent proposés à des femmes. Or ce sont des voies privilégiées pour parvenir assez rapidement aux postes de responsabilité. Cette sous-féminisation est aussi liée à la formation de très haut niveau que requièrent certains métiers – salle des marchés, modélisation mathématique. Le nombre de femmes dans les promotions des grandes écoles est encore très bas. Or, on ne peut recruter des femmes que proportionnellement au nombre de celles qui sortent de ces écoles.

En dehors de ces cas précis, les métiers de la banque peuvent, au contraire, être considérés comme trop féminisés. Nous avons parfois un équilibre à trouver entre les hommes et les femmes. Il nous faut parallèlement mieux vendre nos métiers bancaires de proximité – chargés d'accueil, chargés de clientèle, par exemple – auprès des hommes. Cela pose, en effet, des problèmes de gestion lorsque, dans certains points de vente de petite taille, il n'y a que des jeunes femmes.

La facilité que nous avons à aborder ces sujets depuis une dizaine d'années s'explique également par la grande implication de notre président Daniel Bouton. Je l'ai entendu tenir devant son management des propos extrêmement forts sur la féminisation – aussi bien d'ailleurs que sur l'internationalisation ou sur la diversité. Cela ne suffit évidemment pas : on ne peut changer les pratiques d'un coup de baguette magique, mais c'est fondamental pour que celles-ci évoluent.

Le discours tenu par notre top management consiste à dire qu'il faut donner les meilleures chances d'évolution à toutes les compétences, d'où qu'elles viennent. Et ces compétences peuvent être présentes chez les hommes ou chez les femmes, chez les Français ou les non-Français, chez les Français d'origine ou ceux issus d'autres cultures, chez les valides ou les handicapés. Ce discours fort tenu depuis deux ou trois ans aboutit à valoriser toutes les compétences et à les faire grandir, où qu'elles se trouvent. Dans un tel contexte, le sujet des femmes s'impose tout naturellement et s'inscrit dans une démarche générale. J'ai entendu certains managers dire que, si l'on ne regardait pas les compétences dont on dispose, notamment parmi les collaboratrices, on risquait d'en priver l'entreprise, qui en aura besoin demain pour les postes managériaux.

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