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Intervention de Joaquin Almunia

Réunion du 5 novembre 2007
Délégation pour l’union européenne

Joaquin Almunia :

a apporté les réponses suivantes :

- le processus de Barcelone est peu dynamique et est affecté par de nombreux conflits régionaux, dont le conflit israélo-palestinien ou par des tensions entre les pays de la rive Nord de la Méditerranée et ceux de la rive Sud, comme celle entre l'Espagne et du Maroc. En l'absence d'initiative de l'Union européenne propre à favoriser le règlement du conflit israélo-palestinien qui est le plus important, il sera difficile de parvenir à l'instauration d'un véritable dialogue méditerranéen ;

- l'Europe ne doit pas craindre la révolution technologique mais, au contraire, s'affirmer comme un leader dans ce domaine, de manière notamment à favoriser le développement et le respect de l'environnement ;

- la plupart des dirigeants chinois veulent une croissance « scientifique » et une société harmonieuse, fondée sur le développement intérieur, des services de protection sociale et de santé ainsi qu'une réduction du taux d'épargne – lequel atteint actuellement 50 % du PNB – et une augmentation de la consommation, tout en ne précisant pas les moyens qui permettraient d'y parvenir. Ils conviennent de la nécessité de promouvoir le développement durable. Toutefois, les « gauchistes », ou « les protectionnistes », y opposent une résistance car ils veulent maintenir le modèle actuel fondé sur le dynamisme des exportations et un taux élevé d'épargne ;

- la France a le niveau de dépenses publiques le plus élevé de tous les pays de l'Union européenne. Une bonne stratégie de réduction ne peut être prisonnière des mots. En ce qui concerne les catégories de dépenses publiques susceptibles d'être réduites, il convient de procéder par comparaison avec les autres pays. Une amélioration du fonctionnement du marché du travail doit également intervenir ;

- s'agissant des services financiers, leur intégration comme leur régulation relèvent du niveau communautaire, même si l'eurozone est concernée en propre. Le maintien de la compétence du Conseil « Ecofin » est d'autant plus nécessaire qu'il faut associer le Royaume-Uni à ces travaux. En outre, un dialogue avec les Etats-Unis est indispensable ;

- la question des fonds souverains a été abordée lors de la dernière réunion du G8. Une mission a été confiée au FMI. Parallèlement, le Président José Manuel Barroso a demandé à la Commission d'engager une réflexion. L'OCDE pourrait s'intéresser aux politiques des pays où interviennent les investissements correspondants. Il n'y a pas unanimité des fonds sur l'établissement d'un code de bonne conduite. Par ailleurs, la définition au niveau européen des exclusions à caractère stratégique n'est pas simple. Une coordination des pays qui reçoivent les investissements est indispensable. La compétence communautaire est indiscutable : la libre circulation des capitaux est en jeu ;

- l'argumentation juridique de la BCE quant au contenu du traité modificatif n'est pas très compréhensible ;

- la création d'un Eurogroupe formel n'est pas souhaitable car, sauf exception, tous les Etats ont vocation à entrer dans la zone euro. Tel est d'ailleurs déjà le cas pour Chypre et Malte, qui adopteront l'euro en 2008 ;

- la définition d'une stratégie face à la mondialisation jouant sur le taux de change n'est pas aisée. Le pays de la zone euro qui a l'industrie la plus puissante est celui qui exporte le plus : l'Allemagne. Sa compétitivité résulte de sa spécialisation productive ainsi que d'un grand effort d'ajustement du coût du travail au cours des dernières années. L'Italie, mais aussi la France, n'ont pas fait un tel effort. Même avec un taux de change plus favorable, on ne peut pas maintenir une activité non compétitive. C'est uniquement une question de temps.

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