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Intervention de Jacques Barrot

Réunion du 5 novembre 2007
Délégation pour l’union européenne

Jacques Barrot, Vice-président de la Commission européenne et commissaire chargé des transports :

s'est félicité du succès de cette journée de travail entre les membres des Délégations pour l'Union européenne de l'Assemblée nationale et du Sénat et des commissaires et des députés européens, dont témoigne le nombre élevé des participants.

Le Président Pierre Lequiller a remercié M. Jacques Barrot d'avoir pris l'initiative de cette journée de travail à Bruxelles et souligné le caractère novateur de ce déplacement commun auprès de la Commission européenne.

Puis M. Joaquin Almunia, commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires, a débuté son propos liminaire en soulignant que si les perspectives économiques de l'Europe semblaient favorables, avec une croissance supérieure à celle des Etats-Unis et du Japon, avant l'été, la crise du subprime introduit aujourd'hui des éléments d'incertitude. Elle affecte certains segments du marché financier en Europe, en raison de la titrisation des crédits américains et des produits financiers complexes qui lui sont liés, d'un éventuel durcissement des conditions de crédit et d'un risque d'érosion de la confiance y compris en dehors du secteur financier. D'autres éléments négatifs doivent également être pris en compte : le niveau du prix du pétrole et la hausse des produits alimentaires. L'ensemble de ces facteurs tend à réduire la croissance et à aviver les tensions inflationnistes.

A l'opposé, plusieurs éléments sont favorables. L'économie mondiale croît à un niveau soutenu de plus de 5 % depuis 4 ans. La crise du subprime n'a pas affecté les pays émergents. Pour la première fois depuis le XIXème siècle, la contribution de la Chine à la croissance mondiale sera supérieure à celle de la zone euro comme à celle des Etats-Unis. De même, les fondamentaux de l'Europe restent solides. La situation des entreprises non financières est bonne, après l'assainissement des bilans au cours de ces dernières années. La croissance de l'emploi garantit une augmentation de la consommation.

Dans ce contexte, les prévisions économiques d'automne publiées pour l'Europe le 9 novembre devraient confirmer le scénario central du printemps d'une moindre croissance en 2008 qu'en 2007, et mentionner le risque d'un décalage vers le bas par rapport à cette prévision.

S'agissant de la France, la croissance est depuis 2005 inférieure à celle de la zone euro, et devrait rester à un tel niveau pour les deux prochaines années, autour de son potentiel. A la différence d'autres pays de la zone euro ayant le même taux de change, le commerce extérieur français a un effet négatif sur la croissance. Cet écart de croissance s'expliquerait par des facteurs structurels. La France ne fait plus l'objet depuis le début de l'année d'une procédure pour déficit excessif. Le niveau de son déficit public reste cependant trop proche de 3 % du PIB et pourrait rapidement atteindre voire dépasser ce niveau en cas de décélération de l'activité économique. Sa dette publique excède également le seuil de 60 % du PIB.

L'ensemble de ces questions et des réactions possibles face à une telle situation doit être évoqué dans le cadre de l'Eurogroupe. Dans la perspective du 10ème anniversaire de l'Union économique et monétaire en 2008, un rapport sur son fonctionnement est en cours. Il comprendra des éléments sur les améliorations possibles. La zone euro peut et doit jouer son rôle au sein de l'économie globale. Elle doit aussi se définir face à la mondialisation.

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