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Intervention de François Loos

Réunion du 21 janvier 2009 à 10h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loos :

Après avoir entendu l'exposé très complet de Mme la secrétaire d'État, je ne formulerai que quelques questions et remarques.

Oui, le commerce extérieur est extrêmement important pour notre économie. Les Français ne le savent pas toujours et il faut le leur rappeler. Ce n'est pas tant le déficit du commerce extérieur qui importe que le déficit de la balance des paiements de la zone euro. Débattre de l'impact du commerce extérieur sur l'emploi est utile en soi. À cet égard, quelles sont les perspectives pour 2009 maintenant que le baril de pétrole est peu ou prou à 35 dollars et l'euro à 1,30 dollar, c'est-à-dire que les deux catastrophes sont conjurées ?

Vous n'avez pas parlé de l'implantation d'entreprises étrangères en France ? Là encore, un euro investi dans une entreprise exportatrice est plus rentable qu'un euro investi dans une route au titre du plan de relance. Les entreprises étrangères qui ont investi en France continuent-elles de le faire, ou sentez-vous un désamour à l'égard de notre pays, comme j'ai pu l'éprouver à cause des 35 heures ? Les réformes entreprises ont-elles contribué à changer le regard des grands groupes internationaux ? Sont-ce toujours les mêmes qui investissent, c'est-à-dire les capitaux d'origine américaine ou allemande, ou bien voit-on arriver des Chinois ou des Indiens ?

Ne faudrait-il pas réfléchir aussi aux investissements français à l'étranger ? Il faut les faciliter dans les pays à qui l'on peut vendre à condition de s'y implanter. C'est une façon de créer un flux d'exportations. L'Union pour la Méditerranée ne pourrait-elle être considérée comme un site de production de l'Europe ? Au fond, notre intérêt n'est-il pas que, en Algérie, en Tunisie ou en Égypte, l'industrie se développe pour que nous puissions maintenir notre place dans la compétition internationale ? En faisons-nous assez dans ce sens ?

Toujours pour favoriser l'implantation des entreprises, nous nous sommes battus en Europe contre le dumping social et fiscal. Les pays du dernier élargissement, tels que la Slovaquie ou la Bulgarie qui pratiquaient le dumping social permanent, ont-ils aujourd'hui compris le message ? Car il n'y a pas que les paradis fiscaux ! Peut-on déjà dresser un bilan de l'élargissement pour ce qui concerne nos comptes ? Lorsque l'Espagne est entrée dans l'Europe, le commerce bilatéral de la France avec ce pays s'est considérablement amélioré, tandis qu'il connaissait une croissance forte. Les pays qui sont dans l'Union depuis cinq ans sont-ils sur la voie du rattrapage de notre niveau économique ? Leur politique ne les prive-t-elle pas de la croissance interne nécessaire, faute d'avoir permis à la population de consommer davantage ?

Sur des points plus précis, observe-t-on un effet « Tibet » en Chine ? Le plan de soutien à l'automobile que Luc Chatel a présenté hier consacre-t-il un volet au commerce extérieur ? Le dispositif que vous avez mis en place est très utile et bien ficelé, et nous lui souhaitons un grand succès. Nous irons avec plaisir le vérifier sur place ! Mais les missions économiques ne risquent-elles pas de concurrencer les partenaires privés qui faisaient déjà ce travail ?

La réforme de la politique agricole commune est susceptible de nous donner des atouts supplémentaires pour négocier au sein de l'OMC. Si tel est le cas, avons-nous formulé des demandes dans le domaine de l'industrie et des services, afin d'obtenir des contreparties des autres pays ? L'Europe en est-elle capable aujourd'hui ? Si oui, lesquelles ? La France les approuve-t-elle ?

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