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Intervention de Jean-Louis Gagnaire

Réunion du 21 janvier 2009 à 10h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Gagnaire :

Votre exposé, Madame la secrétaire d'État, était très complet. Le sujet mériterait cependant, compte tenu de sa complexité, de plus longs développements.

Notre Commission est très préoccupée par l'évolution de notre commerce extérieur, en particulier par le delta structurellement négatif entre exportations et importations. La dégradation est très forte au dernier trimestre dans la région Rhône-Alpes, qui est pourtant structurellement exportatrice. Le volume des exportations a baissé beaucoup plus vite que dans le reste de la France, ce qui corrobore les chiffres que vous avez donnés pour l'Allemagne. Comme elle, la France dispose d'un tissu dense de PME fortement exportatrices. Or celles-ci sont en grande difficulté. Quelles en sont les raisons ?

Nos exportations sont sans doute excessivement liées aux grands programmes, ce qui dissimule de vrais déficits ailleurs. L'exportation ne fait pas partie du code génétique de nos PME-PMI, et elles ont toutes les peines du monde à s'ouvrir sur l'extérieur, notamment sur les destinations plus lointaines. Il y a eu et il y a encore une forme d'engouement pour la Chine, l'Inde ou le Brésil, qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Il faudrait aider nos entreprises à s'orienter vers les destinations qui leur sont accessibles : les plus petites ne doivent négliger ni les pays de l'Union européenne, qui sont à leur portée, ni les pays francophones, pour lesquels n'existe pas l'obstacle de la langue. Sans doute victimes du complexe de l'ancien colonisateur, nous avons malheureusement trop laissé de côté l'Afrique du Nord et l'Afrique francophone. Aujourd'hui, la Chine occupe le terrain avec des méthodes de prédateur, uniquement soucieuse de vider le sous-sol, mais elle arrive avec de vraies solutions financières et elle impose sa loi.

Dans le cadre de mes fonctions, j'ai plutôt privilégié les actions collectives parce que les aides individuelles ne vont pas loin et qu'elles sont très coûteuses. Il faut un effet d'entraînement. À cet égard, les pôles de compétitivité sont intéressants même si, dans l'ensemble, il a fallu deux ans avant qu'ils ne prennent en compte la dimension internationale. La région à laquelle j'appartiens aide les plans de développement international des pôles de compétitivité. L'État n'apporte aucun financement, et je le regrette. Il s'agit pourtant d'un bon moyen d'intervenir de manière structurée dans le champ de l'innovation.

La restructuration que vous avez engagée, madame la secrétaire d'État, va dans le bon sens, mais il faudrait aller plus loin, compte tenu de la profusion des acteurs : chambres de commerce et d'industrie, départements, agglomérations, notamment. Dispersées, toutes ces actions ne servent à rien, sinon à se faire plaisir. Pour accompagner sérieusement les entreprises, il faut regrouper les moyens !

Je partage les préoccupations du président Ollier : ayant fréquenté plusieurs missions économiques et ambassades, je sais que les considérations protocolaires l'emportent souvent sur les considérations économiques, à quelques brillantes exceptions près. Il faut s'aligner sur ceux qui ont fait leurs preuves.

À propos des VIE, je m'interroge beaucoup sur les cofinancements que proposent l'État et les directions régionales du commerce extérieur. En ce qui me concerne, je les ai toujours refusés à cause des financements croisés et parce que je doute de leur intérêt pour les PME-PMI. Le VIE fonctionne très bien sous réserve qu'il soit encadré. C'est le cas dans les grands groupes, mais pas toujours dans les entreprises plus petites. J'ai préféré réorienter les aides vers le recrutement de cadres export. Cela représente, pour les PME, un investissement immatériel très lourd, mais, au bout du compte, cela fait la différence, à condition que l'entreprise concernée ait une stratégie à l'international. En tout cas, c'est une piste de réflexion à explorer.

La région que je représente est très demandeuse. Elle souhaite garder son rang et elle est prête à travailler en interrégional avec d'autres qui s'investiraient comme elle.

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