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Intervention de François de Rugy

Réunion du 14 octobre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour le financement de l'économie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

De même, ne touchez pas au Livret A, comme vous l'avez envisagé ! Ne fragilisez plus la Caisse des dépôts et consignations, qui est, elle aussi, un établissement financier public, et qui a fait ses preuves depuis longtemps !

Il serait enfin incompréhensible que les indispensables mesures de conversion écologiques de l'économie soient encore différées, comme on l'entend ici ou là, et comme on commence à le lire. C'est au contraire maintenant qu'il faut engager une vigoureuse politique. Prenons l'exemple du logement : on peut à la fois soutenir le secteur du bâtiment, qui va nécessairement connaître de grandes difficultés, et répondre à une demande sociale forte. L'accès au logement de tous ne va pas s'améliorer avec la crise immobilière, car les prix vont certes baisser, mais les constructions aussi ; l'accès au logement sera dès lors plus difficile. Une politique écologique en faveur du logement contribuerait enfin à relever un défi écologique majeur, qui n'attend pas non plus : celui de l'énergie rare et chère.

On pourrait multiplier les exemples qui montrent qu'un nouveau mode de développement est la seule voie pour éviter que les crises se répètent.

Ces questions sont au coeur des préoccupations des salariés, des entrepreneurs, des retraités, de tous nos concitoyens, que nous rencontrons chaque jour dans nos circonscriptions. En refusant de les regarder en face, en nous contentant de perpétuer, même en la sécurisant et en la moralisant à la marge, la logique financière qui pèse sur notre économie, nous passerions à côté d'une occasion historique de reprendre en mains notre destin collectif.

Car finalement, ce collectif budgétaire reconnaît que nous sommes entrés dans une ère économique nouvelle – vous avez vous-même employé ce terme – mais une ère d'incertitude et de désordre dont il convient de juguler les effets les plus immédiats. C'est pour cela que nous ne nous y opposerons pas.

Mais au-delà du plan de sauvetage qui a pour but, vous l'avez dit et redit, de rassurer les marchés, il faut tracer des perspectives positives de réforme profonde du système pour rassurer les Français dans leur ensemble. Or nous ne voyons rien venir ; vous êtes étrangement silencieux.

Cette semaine noire sur les marchés financiers a profondément changé la donne ; pour faire face à cette nouvelle donne, il faut une nouvelle politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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