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Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 10 décembre 2008 à 21h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani, administrateur délégué de Dexia :

On en trouve un car il y a des synergies relativement importantes entre FSA et l'acheteur. De plus, FSA a aujourd'hui les moyens de faire face à ses pertes : 8 milliards de trésorerie sont ou seront mobilisables à cette fin. Assured Garanty achète pour moitié en liquide et pour moitié en actions, valorisées dans les mêmes conditions qu'Assured au moment de l'accord, soit 0,38 fois la situation nette de l'entreprise.

Les 50 % payés en actions Assured Guaranty, l'ont été au cours de 8 dollars par action. Aujourd'hui, l'action Assured Guaranty vaut 14 dollars. La valorisation de FSA est donc plus proche de 900 que de 700 millions de dollars. Mais ces données sont très variables.

Cela dit, l'opération FSA est une très mauvaise affaire pour Dexia. FSA a été payée en 2000 2,7 milliards de dollars. Elle a été constamment bénéficiaire jusqu'en 2007, mais elle n'a rien rapporté à Dexia : tous les bénéfices ont été réinvestis localement dans l'entreprise. La perte aujourd'hui, compte tenu de cette cession, est d'environ 1,9 milliard d'euros. Elle se décompose en 1,5 milliard d'euros représentant la baisse de la valeur comptable de d'entreprise, et en plus de 300 millions d'euros de crédits d'impôts, qui avaient été activés et qu'il va falloir annuler dans les comptes de l'entreprise car elle n'aura pas la possibilité de les récupérer.

Depuis deux mois nous avons été amenés à procéder à un certain nombre de changements dans la gouvernance de l'entreprise. Sur dix membres de l'équipe de direction du groupe Dexia, il n'en reste plus qu'un aujourd'hui qui demeure membre de la nouvelle équipe.

Nous avons aussi complètement revu les conditions de fin de contrat chez FSA. Une clause adoptée en février dernier prévoyait que toute baisse de rémunération, y compris liée à une baisse des résultats, déclenchait le paiement des indemnités de départ des dirigeants. Nous avons fait voter par le comité des rémunérations une disposition revenant sur cette clause. Nous sommes également en conflit avec le numéro deux de FSA, dont nous nous séparons et pour qui nous refusons d'appliquer les clauses d'indemnité de départ prévues contractuellement, ainsi qu'avec le management et quelques administrateurs dits indépendants de FSA, actionnaires de la société et qui peuvent obliger Dexia à racheter leurs actions à 1,47 fois la situation nette. Nous refusons de payer ces sommes, qui correspondent à un montant d'environ 100 millions de dollars.

Si nous ne procédons pas à cette cession, Dexia va supporter des pertes ; tôt ou tard son rating passera en dessous de AA – il en est déjà proche –, ce qui déclenchera la vente du portefeuille, avec le risque de liquidation de FSA, soit une perte de 7,5 milliards d'euros pour Dexia, sans parler des éventuels procès qui lui seront intentés. Ce scénario peut se déclencher en quelques semaines.

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